Mort du gypaèton du couple de gypaètes barbus
à Peisey-Nancroix
Nous vous informions récemment, par communiqué de presse, de la naissance
exceptionnelle de 4 gypaètons cette année en Vanoise. Celui du couple de Peisey-
Nancroix, né autour du 19 mars, ne prendra pas son envol : le 12 avril dernier ses
parents ont déserté l'aire, causant la mort du poussin âgé de 3 semaines.
Cet abandon semble dû au passage de 3 speed-riders* à proximité immédiate du nid. Deuxornithologues présents sur les lieux ont photographié la scène. Une procédure judiciaire estactuellement en cours. Deux arrêtés ministériels (2005 et 2009) protègent l'espèce etinterdisent la perturbation des oiseaux, en particulier pendant la période de reproduction.
Le processus de reproduction du gypaète barbu est toujours délicat et soumis à de nombreux aléas, dans un site de montagne au climat rigoureux, ici à près de 1900 m d'altitude. Le couple met près de 6 mois pour élever son jeune, soit 2 mois de couvaison au coeur de l'hiver (janvieret février) et 4 mois de nourrissage jusqu'à l'envol.
Lors de cette longue période d'élevage, les premières semaines sont cruciales ; les parents continuent à tour de rôle de couver le jeune qui ne peut se réchauffer seul et reste vulnérable aux prédateurs tels les grands corbeaux. Il est donc capital de préserver le nid de tout dérangement pendant cette période.
Afin de sensibiliser les publics à cette nécessité, une information et des recommandations sont régulièrement diffusées par le Parc national de la Vanoise depuis plusieurs années sur lesite (panneaux d'affichage) et via les réseaux de pratiquants de vol libre, les écoles de ski, les offices de tourisme, ainsi que sur le site internet du Parc national de la Vanoise et le compte
Facebook Les-gypaètes-barbus-de-Peisey-Nancroix ;
ceci du début de la couvaison jusqu'à l'envol du gypaèton. Le gypaète barbu, exterminé dans les Alpes au début du XXe siècle puis réintroduit dans l'arc
alpin à partir de 1986, dans le cadre d'un programme international, est une espèce à haute valeur patrimoniale. Des moyens techniques et financiers importants ont été investis depuis 30 ans pour restaurer l'espèce, contribuer à la biodiversité montagnarde et nous permettre d'observer à nouveau ce magnifique rapace.
Contact presse : Élisabeth BERLIOZ
Parc national de la Vanoise
Tél : 04 79 62 89 63
elisabeth.berlioz@vanoise-parcnational.fr
Chambéry, le 9 mai 2014
Dans les Alpes françaises, il n'est aujourd'hui recensé que 8 couples territoriaux,
reproducteurs, soit un dans le Parc national du Mercantour, trois en Haute-Savoie et quatre dans le Parc national de la Vanoise qui fait figure de nurserie pour l'espèce. Les huit couples avaient eu un poussin cette année 2014, fait exceptionnel.
Chaque échec de la reproduction, en particulier pour cause de perturbation humaine,
représente toujours une perte importante pour l'action de longue haleine menée en faveur de l'espèce.
Rappelons aussi qu'un jeune gypaète barbu n'atteint sa maturité sexuelle qu'au bout de 6 ans. Le couple de gypaètes barbus de Peisey-Nancroix est bien connu des habitants de la vallée qui lui sont attachés. Installé depuis 2003 sur le site, il présente à son actif 7 reproductions réussies (jusqu'à l'envol des jeunes).
Les naissances sont suivies aussi par les enfants des écoles locales, souvent sollicitées pour baptiser les gypaètons. Les agents du Parc national de la Vanoise organisent également de nombreuses animations, plébiscitées par les visiteurs, autour de cet oiseau qui constitue un point fort du patrimoine naturel local.
Ce site de reproduction est d'ailleurs devenu un but de balade pour de nombreux vacanciers et un thème apprécié, relayé par les accompagnateurs en montagne.
On peut s'interroger aujourd'hui sur l'avenir du nid sur le site. Après une telle perturbation, ce couple de gypaètes reviendra-t-il se reproduire sur ce secteur dans les années à venir ?
Espérons-le !
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