LES ASSOCIATIONS D' ANCIENS COMBATTANTS, EN HAUTE TARENTAISE
PRESENTES SUR CE HAUT LIEU PROCHE DE TERRE-NOIRE !
TEL UN DEVOIR DE MEMOIRE...
TEL UN DEVOIR D 'HISTOIRE....
PAR LE SANG VERSE POUR QUE VIVE LA LIBERTE !
ET DE RESTER AUX AGUETS EN CES TEMPS INQUIETANTS !
« Les 06 et 07 août 1944 la Tarentaise se libérait d'elle-même, mais
c’était sans compter sur les troupes allemandes quittant le Vercors et
se dirigeant vers l’Italie par la route nationale 90 en direction du Col
du Petit Saint Bernard. Ces troupes allemandes bénéficient d’un
armement lourd très important. L’avancée est inexorable et, le dimanche
13 août, Moûtiers est à nouveau une ville occupée.
Cérémonie en présence de René MERCIER,
Président des anciens combattants de Sainte Foy Tarentaise
C’est finalement le 24 août que la ville sera définitivement libérée.
Mais la joie de cette libération fut nécessairement altérée par
l’incertitude liée au sort des 21 jeunes emmenés comme otages par les
troupes allemandes se repliant vers le Petit Saint Bernard.
Le 16 août 1944, le commandement allemand avait demandé que, le
lendemain, tous les hommes de Moûtiers, âgés de 17 à 35 ans, viennent se
rassembler sur la Place des Victoires. De là ils furent conduits aux
casernes de la ville. Le 18 août, des interrogatoires, parfois brutaux,
ont commencé. C’est ce même jour que l’abbé Muyard fut arrêté entre les
villages de Pomblière et de Saint Marcel, en possession d’un poste
émetteur. Arrêté par les allemands, il fut, lui aussi, conduit aux
casernes de Moûtiers.
L’abbé Muyard avait convenu qu’en cas d’arrestation, il dirait qu’il
avait trouvé le poste émetteur dans son église et qu’il se rendait
auprès des autorités pour remettre le poste. En partie grâce à ce
subterfuge, en partie grâce à l’intervention de personnalités locales,
l’abbé aurait pu être relâché mais lorsqu’on lui annonça, il répondit : «
Vous avez raison de me libérer puisque je n’ai rien fait, mais mes
camarades non plus n’ont rien fait ; vous devez les libérer aussi ».
On lui répliqua que ses camarades étaient des terroristes et qu’il
n’était pas question de les relâcher. Il n’y avait alors pour lui qu’une
seule décision possible : « Si vous ne les libérez pas, je reste avec
eux. »
Dans la nuit du 22 au 23 août, l’abbé Georges Muyard partait donc,
avec 16 jeunes de Moûtiers et 4 de Pomblière Saint Marcel. Viendront
s’ajouter, au cours de la route en direction du Petit Saint Bernard,
trois habitants de Bourg Saint Maurice, deux de Séez et un de Bozel.
Monseigneur Terrier, l’évêque de Tarentaise, monté à vélo jusqu’à Bourg
Saint Maurice, tentera une dernière médiation mais sans réussir à voir
les otages et donc sans résultat.
Les otages ont été assassinés, probablement le 24 août, à Terre Noire, en Val d’Aoste (Près de Les Suches).
Les corps, regroupés dans deux charniers, seront retrouvés le 21 juillet 1945.
Chaque année, le dernier dimanche de juillet (date la plus proche de
la sépulture solennelle) une cérémonie a lieu à Terre-Noire, aujourd'hui
havre de paix occupé par les troupeaux et les activités touristiques
mais qui fut le témoin de cette tuerie.
Pierre VILLENEUVE
cet article a été possible grâce à la participation et la volonté de Jack Jumel