Rolande PAYOT, s'éloigne du Châtelard ! Un sociétaire de la Coopérative Laitière rejoint la lumière éternelle...
Maman tu es la plus belle du monde !
A l'heure de l'angélus, l'inclinaison de la terre, avait donc décidée d'emporter dans ses sillons, dans ses pâturages, dans ses alpages, Rolande PAYOT. Une fois de plus, une fois encore Rolande venait de rassembler toute sa famille, de ses six enfants aux petits enfants et arrière petits enfants! Rolande ? Un prénom qui chante encore dans les ruelles de ce village du Châtelard qu'elle vénérait " n'avez t elle pas communiée récemment en la chapelle dédiée à saint Georges ?" rappellera Marcel Perrier, curé de la paroisse.
Des se mains, de ces crevasses, de ces cernes, de ces rides, Rolande avait pris la mesure du savoir élever ses six enfants !
femme courage ! Rolande écrivait sans relâche le mot famille avec son cœur, n'hésitant pas à étirer ces rallonges inépuisables de la grande table !
La grandeur de Rolande ? De la pauvreté à l'humilité !
Résolument une grande dame !
Ainsi Marcel Perrier, dans une homélie émouvante sut nous conduire sur les chemins de l'espoir :
" Ce que je n'ai pas reçu, je vous le donnes !"
" Il vaut mieux allumer une bougie que critiquer l'obscurité !"
Oui c'est bien de Rolande qu'il s'agissait , elle qui déjà, avec son inséparable bâton, s'était aventurée sur le chemin de Saint Georges.
Non nous ne verrons plus Rolande sur le seuil de sa maison,! Non elle ne grattera plus les plis de ses rideaux à sa fenêtre à l'heure de venir passer un instant avec elle ! Le vent venait de se lever au plus prés de la Tour du Châtelard ! Rolande venait d'emprunter cette voie vers cet espace où la souffrance n'existe pas, là où le bonheur est promis.
Les textes écrits par les cœurs d'enfants de la famille, dédiées à Rolande, pouvaient emprunter la voie céleste...
"Rolande...Mémé!"
"Petite fille des Echines, de la vallée des sapieux c'est dans une région rude de nos montagnes, que tu as construit ta vie et fait grandir ton avenir.
C'est au Châtelard dans le fond du village que la famille est née et là que tout à commencé .
Ici le froid de nos hivers glace dehors mais pas l'âme de nos corps et la chaleur de l'été, de ton " petit Nice" comme tu aimer l'appeler, pouvait brûler la peau sans jamais abimer nos cœurs !"...
L'Ave Maria pouvait remplir notre tristesse, l'église avait du mal à contenir celles et ceux qui avaient décidé d'accompagner Rolande dans ce grand champ de blé.
Rolande restait étrangement présente...Une chanson bien douce s'élevait dans le chœur de l'église :
."...Maman tu es la plus belle du Monde...aucune autre à la ronde n'est plus jolie..." Une page se tournait alors qu'on venait de souhaiter la fête des Mères !
Les fleurs encerclaient le corps de Rolande...Elle qui les aimait tant !
Pierre VILLENEUVE