Vivre sa retraite à l'étranger
Partir au soleil avec sa pension dans la valise
Il n'est pas obligatoire de rester dans
l'hexagone pour percevoir sa pension de retraite, de base et
complémentaire, ou la réversion. Quelle que soit la destination choisie,
votre pension vous suivra. À condition de préparer votre exil doré.
Pour une majorité de Français, le
départ à la retraite s'accompagne d'une baisse assez nette des
ressources financières. Cette diminution du pouvoir d'achat est d'autant
plus regrettable, après une quarantaine d'années de travail, qu'elle
empêche de profiter pleinement du temps libre nouvellement acquis. La
solution peut passer par une installation à l'étranger, comme l'ont déjà
fait près de 300 000 retraités français pour profiter d'un meilleur
pouvoir d'achat et/ou bénéficier d'un climat plus ensoleillé. " Il est devenu commun de se poser la question d'une expatriation à la retraite
" constate Emmanuel Grimaud, président de Maximis, cabinet conseil en
retraite. D'autant que les formalités sont simples pour continuer à
percevoir sa pension de retraite loin de l'hexagone.
Informez votre caisse de retraite
Pour continuer à percevoir votre
pension, vous devez informer votre caisse régionale de votre départ et
lui laisser votre adresse. " Cette démarche est absolument indispensable si vous voulez continuer à percevoir votre pension " insiste Pascale Gauthier, associée au cabinet conseil Novelvy.
Attention, il faut savoir qu'un départ à
l'étranger vous fera perdre le bénéfice de l'allocation de solidarité
aux personnes âgées (Aspa) et de l'allocation supplémentaire
d'invalidité (ASI), ces deux prestations étant soumises à condition de
résidence en France. Leur versement pourra toutefois reprendre, à votre
demande, en cas de retour dans l'hexagone.
Par ailleurs, chaque année, vous devrez
répondre à un " justificatif d'existence ". Prenez bien soin de le
faire remplir par la représentation française sur place ou par les
autorités locales (ambassade, consulat, mairie, commissariat, etc.). " Il faut absolument faire cette démarche sous peine de voir le versement de votre retraite suspendu " prévient Emmanuel Grimaud.
un ou deux comptes bancaires ?
Pour le versement de votre pension,
vous avez le choix entre deux options. Vous pouvez décider de conserver
votre compte bancaire en France et d'y maintenir le virement mensuel par
la caisse de retraite. Charge à vous ensuite de vous organiser pour
faire transférer tout ou partie de la pension sur le compte bancaire que
vous aurez ouvert dans votre pays de résidence. Désormais, faire
effectuer un virement en euros dans un pays de la zone SEPA ne coûte pas
plus cher qu'un virement national (gratuité via Internet).
Seconde option, vous pouvez demander à
la caisse de retraite de virer votre pension directement sur votre
compte ouvert pour l'occasion à l'étranger, en lui remettant un relevé
d'identité bancaire (RIB). " Quoi qu'il en soit, votre pension sera versée en euros par l'Assurance retraite ", précise Emmanuel Grimaud, " la conversion dans la monnaie locale incombant à votre banque dès lors que vous ouvrez un compte en devises convertibles ". Moyennant, évidemment, des frais bancaires.
Le maintien d'un compte bancaire dans
l'hexagone constitue sans doute une sage solution si vous avez
l'intention de revenir régulièrement en France. Notamment pour des
raisons de santé.
dépenses de santé remboursées
Pour le remboursement de vos dépenses
de santé, pensez également à demander le formulaire E121/S1 (un
exemplaire par personne) à votre caisse de retraite, avant votre départ
pour un pays de l'espace économique européen (EEE) ou pour la Suisse. Ce
document vous permettra de vous inscrire auprès de l'organisme de
sécurité sociale du pays d'accueil et de bénéficier ainsi de la
couverture maladie locale.
Vous n'êtes pas tenu de restituer votre
carte Vitale. Vous avez même tout intérêt à la conserver. En effet, en
cas de séjour temporaire en France, vous retrouverez l'intégralité de
vos droits vis-à-vis de l'Assurance maladie. Il vous suffira de
contacter la caisse auprès de laquelle vous étiez affilié ou bien celle
du département d'implantation de votre caisse de retraite.
Hors de l'EEE, votre couverture santé
dépend du pays d'accueil. Certains ont signé une convention bilatérale
de sécurité sociale avec la France. Vous y bénéficiez des mêmes
prestations que les ressortissants locaux. Faute d'un tel accord de
réciprocité, vous devrez adhérer à la Caisse des Français de l'étranger
(www.cfr.fr), moyennant une cotisation égale à 4,2 % du montant de vos
pensions de retraite (si vous percevez plus de 21 714 € par an) ou de
228 € par trimestre.
Moins de prélèvements sociaux
En étant fiscalement domicilié hors de
France, à partir du moment où vous résidez plus de 180 jours par an hors
de France, vous échapperez à un certain nombre de prélèvements puisque
votre pension ne sera soumise ni à la CSG, ni à la CRDS, ni à la
contribution de solidarité pour l'autonomie (Casa). " Concrètement, les prélèvements sociaux vont passer de 7,4 % à 3,2 % pour votre retraite de base" explique Pascale Gauthier, de Novelvy.
En revanche, titulaire d'une retraite française, vous resterez soumis à la cotisation d'assurance maladie sur votre pension. " Vous
continuerez simplement à cotiser à l'assurance maladie, puisque vous
bénéficierez toujours des prestations de la Sécurité sociale ".
Cette règle s'applique aux ressortissants étrangers qui ont travaillé en
France et donc cotisé à l'assurance retraite française pendant au moins
15 ans.
Comment rester ?
• En Europe. Les
Européens peuvent s'installer dans un autre État membre de l'Union
européenne sans aucune formalité durant les 3 premiers mois. Ensuite, il
faut se faire enregistrer auprès des autorités locales pour obtenir un "
titre de séjour ". Après 3 ans de résidence continue, ou s'ils ont
travaillé dans le pays la dernière année, les retraités obtiennent
automatiquement un " droit de séjour permanent ".
• Hors d'Europe. Dans
la plupart des pays prisés par les retraités (Maroc, Île Maurice,
Sénégal, Thaïlande, etc.), les retraités doivent demander un titre
officiel de résidence (carte de résident marocain, carte d'identité
d'étranger au Sénégal, visa spécial en Thaïlande, etc.) et justifier de
ressources financières suffisantes.
renseignements pratiques
Avant de franchir le pas et de quitter
l'hexagone, il est possible de se renseigner sur les formalités
préalables et de connaître son statut en consultant divers sites
spécialement dédiés à la retraite à l'étranger :
www.lassuranceretraite.fr, www.retraite-etranger.fr,
www.diplomatie.gouv.fr (Ministère des Affaires étrangères), www.ameli.fr
(Sécurité sociale), www.info-retraite.fr ou bien encore www.ufe.org.