UN LUSTRE QUI ÉCLAIRE LE REGRETTE
Claude GRANIER
Les valeurs intrinsèques de l’athlétisme, ont été apprises sur les traces de Claude Granier. Ainsi, les lumières du stade n’existaient pas, seules les pistes tracées dans « Les Marais » éclairaient le besoin de se faire mal pour consommer le bien du corps, de l’esprit. Partager la sueur, ne pas être en recherche de performance, apprivoiser ses muscles, donner de la souplesse à ses mouvements, défier l’apesanteur, donner de la puissance à son souffle, accepter d’être au milieu de la nature qui vous rend mille fois les bienfaits de la santé.
Mahdi Amimour ? Un vrai passeur de savoir faire…
Sur la voie romaine.
C’est ainsi que la toile a été tissée par Mahdi. C’est en traçant une raie dans les prairies alentour, c’est en semant cette graine de champions, c’est en surveillant avec patience, courage et abnégation « l’esprit d’équipe » que l’athlétisme a vu le jour aux rosées du matin, éclairées par ces soleils venus d’ailleurs. Ainsi avant de former des athlètes, le club a su raison garder : former des filles et des garçons avec le subtil, l’amalgame du plaisir et de la performance autrement, défier les lois de l’équilibre, s’habiller de l’élégance des fondamentaux.
Ainsi sur les rangs, « nous sommes passés de 40 licenciés à 120 sur la ligne de départ…5 ans après ! » L’engouement est là « des poussins aux adultes ! Chacun a en lui un maillot bleu ciel qui brille dans son âme ! »
Courir, sauter, lancer, marcher, pas besoin de discipline, tout devient naturel, chacune et chacun connaît son tracé. Les foulées épousent les gazons, les distances sont à dimension des fractionnés, les ateliers sont comme un signe sur la terre. «Le plus difficile est de pouvoir trouver ses marques à l’heure d’occuper l’espace d’un stade ! »
De l’endurance à la compétition
Un combat est mené à chaque entrainement. Écouter le langage du corps, apprendre à écouter son pouls, ses pulsations, son rythme cardiaque « la connaissance de soi avant d’envisager le chrono, la performance, chacun doit se présenter au bout de ses pointes. Alors ici le regard est important, le souci de l’autre est fondamental, » la sueur ça se partage ! » La mixité reste un élément moteur du HTAC.
CINQ ANS ? Sans rien lâcher !
La ligne d’arrivée devient parfois, cruelle, fictive souvent salvatrice, mais ici l’essentiel a été de rester groupé. « Bien sûr que notre autre façon de pratiquer l’athlétisme en séduit plus d’une, plus d’un, mais nous avons su creuser un vivier de valeurs, un esprit d’appartenance à ce socle qui « formate » l’intelligence, transcendée par le corps.
Oui mais...Demain ? Se faire mal pour consommer le bien !
Déjà aujourd’hui, mais aussi demain nous nous alignons sur tous les stades, nous proposons d’être pr&sent sur les championnats majeurs, Le HTAC avance dans le temps et l’espace. Nous sommes là avec la classe partenariat au Collège, au groupe « adultes loisirs », au TAP de Séez, sur l’espace des tignards et avalins afin de continuer cette dispersion de cette semence qui prend racine, sans exclusion. Notre bonheur est de permettre à toutes et à tous de courir, lancer, sauter, marcher pour le club qu’est Le HTAC. Nos satisfactions passent aussi et surtout à l’heure de changer de maillot et de porter haut les couleurs d’Aix les Bains mais aussi pour communier avec son corps, apprendre son langage, ses messages, ses avertissements, ses bonheurs, avec ce profond respect des valeurs de l’olympisme !
Pierre VILLENEUVE
(Propos recueillis auprès de Mahdi AMIMOUR)