TIGNES 1932
« CE VILLAGE EST UN BIJOU DANS UN ÉCRIN » ÉVOCATION 2
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Ainsi inexorablement, le petit très beau village
de Tignes va être englouti à jamais. « La plupart des chapelles de style
baroque a été noyée, leur point commun ? La représentation de la Vierge.
L’église Saint Jacques actuelle, située aux Boisses est presque identique à
l’ancienne, les retables du vieux villages y sont installés..Le dernier office
aura lieu le 20 avril 1952.
IL Y A 66 ANS… JOUR POUR JOUR
Le Christ extérieur est une œuvre de Touret de
1959.Le 17 mars 1952 les vannes du barrage sont rabattues. La population
résignée se retire sous la présence des C.R.S. sur tout le terrain. On estime à
4000 le nombre de salariés dans les chantiers de Haute-Tarentaise.
Avec angoisse, chacun regarde l’eau atteignant le
hameau de Chaudanne le 30 mars 1952…
TIGNES EST RAYE DE
LA CARTE
Le mur du barrage, 180 m de haut, sera monté en
deux étés 1951 – 1952 avec 45m d’épaisseur à la base pour terminer à 10 m. sa longueur : 295,50 m, côte de la
retenue d’eau maximum 1790 m,
hauteur du mur au dessus du lit : 160 m. La capacité du réservoir est de 250
millions de mètres cubes, le débit moyen annuel : 8 m3 seconde ! Le
remplissage se fera par les eaux de pluie, la fonte des neiges, par ales
amenées d’eau des galeries souterraines. Le plus haut niveau d’eau se situe à
la fin de l’automne, le plus bas au printemps. La vidange du réservoir aura
lieu tous les 10 ans.
LES HABITANTS NE S’EN
REMETTRONT JAMAIS !
Les habitants quittèrent le village afin de
s’installer dans la vallée pour certains, dans le midi pour d’autres,. Quelques
Tignards monteront au lac naturel à 2100 m, là où se trouve actuellement la
station de ski.
AINSI UNE NOUVELLE
COMMUNE EST NÉE
Le nouveau village de TIGNES va donc reconstruire
son identité et tenter de rassembler les âmes, bâtir une autre vie, une autre
communauté, avec ces yeux tournés vers le fond du barrage.. Les hameaux vont
renaître de ces cendres englouties : Les Bréviéres, Les Boisses, Le
Villaret des Bréviéres, Le Villaret du Nial, du Chevril, du Franchet et de la
Reculaz… Les Tignards seront certes indemnisés mais il y a des situations qui
n’ont pas de prix.
Le temps s’écoule, les anciens ne peuvent oublier
ce lieu de vie, de traditions, impossible à retrouver en station.
Pierre
VILLENEUVE
Merci à André Bérard de nous avoir permis de
revenir sur cette trace indélébile à tout jamais !