C’était au temps où les métiers occupaient toute leur place dans les quartiers, dans les ruelles, sur les places mais aussi dans les villages les hameaux et dans les fermes. Au bon milieu de l’atelier se trouvait la forge « ou l’on pouvait tourner à deux sans se gêner ! »
Ainsi chaque matin aux
premières lueurs du levée du soleil, les métiers s’exécutaient sous le soufflet
de la forge, prés de l’enclume et sa bigorne, le baquet à charbon, l’auge
pleine d’eau, à portée de goupillon.
Devant chaque porte, les gens travaillaient en atelier
et de fabriquer ces outils « qui n’étaient pas disponibles comme
aujourd’hui dans les rayons des supermarchés. » précisera Daniel tout en
surveillant les couleurs du tisonnier qu’il fabriquait.
Les outils s’inventaient de toute pièce et
jaillissaient de l’intelligence du forgeron. Ainsi, du savoir faire des hommes,
se fabriquait, la pince aux longues mâchoires, les étampes : fierté du
forgeron, le marteau à planer, « à devant » « à traverse » et bien
d’autres.
Les
sonneries de l’enclume ! Un autre Angélus !
Dans les fermes chacun s’appliquait à avoir son pic.
Il fallait maîtriser le fer par le feu « nous n’avions pas de chalumeau à l’époque ! » et de
voir cet outil se terminer par la subtile petite pointe forgée « la
mouche » qui permettait aux bûcherons de guider les troncs d’arbres à
l’heure de « flotter le bois » dans les forêts de Malgovert à Séez.
Ces
bruits inventés par la main de l’homme
Où sont-ils donc ces bruits de ces métiers
disparus ? Comme le bruit du
marteau sur l’enclume rythmant le travail des ouvriers, le bouillonnant bruit
de la trempe, « le chant du marteau était subtil quand il frappait plus ou
moins clair, quand il raclait plus ou
moins long ! »
Où
êtes vous donc taillandiers, forgerons, cloutiers, couteliers, serruriers,
maréchaux ferrants « vous, qui saviez tremper l’acier sous les 800° sous
des gerbes d’étincelles du jaune paille, au bleu clair, jusqu’au rouge
« gorge de pigeon » et de maîtriser les températures dans « le
revenu » pour faire disparaître le cassant de l’acier !
Chaque chantier possédait sur place, son
forgeron qui aiguisait, pioches, haches et
les pointerolles de toutes les percées.
Où sont-ils ces
agriculteurs qui aiguisaient le soc de la charrue, la pioche à rigoles, affûtant
la tourne pour réguler l’arrosage des prés et veillaient au bon fonctionnement
des batardeaux ?
Jamais le
dimanche !
Les ouvriers travaillaient
durs en semaine, mais le dimanche le costume était de mise, la messe de
tradition, les nouvelles apprises au café, et de retrouver ces beaux dimanches
ou l’on ne s’occupait que de la famille.
Mais quand
reviendras – tu ?
Ainsi il est fini le temps d’écouter les ouvriers qui
chantaient dans les ateliers, il est fini le temps des odeurs de cette vie
rythmée par les savoir faire, il en est
fini d’écouter le murmure des outils, de la forge et de son soufflet…
Moralité …
Ça c’était le temps d’avant..
Le temps d’après ce serait à partir du 11 mai
2020… ?
…C’était tellement mieux avant !...
Pierre VILLENEUVE
( remerciements à Dany.)
( remerciements à Dany.)