Le legs Michel Emprin,
Une chance pour nos anciens.
En décidant le 27.11.1878 du legs de divers immeubles, Michel Emprin donnait ainsi un socle à l’hospice de Bourg saint Maurice, qu’officialisait Mr Le Président de la République Jules Grévy. Si ce visionnaire assurait cette donation à la commune, la trésorerie sera le fruit de cette liste des souscripteurs qui assureront le fonctionnement de ce désormais Hospice Saint Michel.
De cette donation, naîtra des droits et des devoirs de la commune qui en avait accepté les termes comme un signe fort au profit d’une population vieillissante assurée ainsi de trouver un toit, une chaleur afin que ses jours se passent dans la dignité et le respect.
Ainsi Michel Emprin fit don d’un bâtiment et ses dépendances, « il alla jusqu’à acheter des propriétés afin de les léguer ! » et puis il y a cette phrase « cette donation est faite de la part du donateur pour les immeubles données afin de servir à l’établissement d’un hospice pour les pauvres et les infirmes » Dans l’acte on relève également que les conditions devront être respectées avec rigueur sous peine de nullité et qu’en cas d’inexécution par la commune de l’une d’elles, les biens donnés retourneront à ses héritiers. »
Aujourd’hui les héritiers sont devenus les garants du respect de l’écriture de Michel Emprin. charge qu’ils assument avec humilité et désintéressement dans le respect de la spiritualité de ce legs. Les années ont passé, le bâtiment se dégrade, rien ni personne n’a eu la détermination de prendre à son compte ce beau geste qui devrait aller droit aux conforts de nos anciens. « combien sont ils celles et ceux de haute-Tarentaise qui se voient l’accès refusé à la maison de retraite actuelle par manque de places ? Pourquoi ne pas adhérer à la réalisation d’une maison de retraite intercommunale par l’entremise de la communauté de communes ?
Un bâtiment dédié aux logements pour personnes âgées et aux associations caritatives. .sinon rien !
« La position stratégique est unique, nos anciens pourraient continuer à voir la vie se dérouler sous leur fenêtre, ils pourraient vivre avec les bruits de la rue, accomplir ces gestes de la vie courante et participer à l’enrichissement de nos mémoires au lieu de choisir des espaces confortables certes mais excentrés ou le côté matériel pourrait s’échanger avec de l’affectif. »
Michel Emprin n’a jamais pensé que la stature de cet immeuble deviendrait autre chose qu’un lieu réservé aux anciens et aux déshérités sous diverses formes, que ces murs ne seraient pas une accumulation de bureaux ou l’on ne traiterait que du virtuel, Michel Emprin a dicté sa pensée, il est temps de respecter sa mémoire et de proposer à nos anciens une résidence décente. De par cette donation il anticipait sur nos difficultés du 3éme millénaire à trouver pour nos anciens un havre de paix, prés de leurs familles, sur les terres et ces montagnes qu’ils ont contribué à faire vivre..
Mais au fait que sont devenues les promesses du protocole d’accord sur la destination des locaux approuvé le 17 novembre 2003 par le conseil municipal qui envisageait un programme de travaux correspondant à la vocation sociale de cet établissement ?
Il faut arrêter de prendre les héritiers en otages !
Une fois de plus, une fois encore, le vol nuptial, a repris sa frénésie, à l’aune de l’ancien hôpital ou chacun tente de se faufiler sinon de se justifier. Les plans de réhabilitation en font crisser les calques, les dossiers s’agitent, les consciences se réveillent… « comment ne pas penser au monstre du Loch’Ness ! »
Et la liste est longue de celles et ceux qui dans l’ombre assurent cette survie qui va de la nourriture, à l’habillement
Comment ne pas prendre en compte les volontés ultimes de Michel Emprin ? Aujourd’hui plus que jamais, les veilleurs du respect de cette donation ne souhaitent aucune récupération de quelques listes que ce soit, elles désirent au plus profond de leur conviction que cet hospice retrouve la pensée profonde du donateur et qu’enfin chacun soit fier du respect de la mémoire de Michel Emprin…Les projets à venir ne manquent pas comme l’accueil de celles et ceux qui souffrent de la maladie d’Alzheimer pour ne citer que celle là.
N'est il pas venu le temps de redonner à cet immeuble ce lustre trop longtemps abandonné ?
Pierre VILLENEUVE