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| Philippe FAVRE, rue de la tannerie. Magasin et musée ouverts tous les jours |
Si la tannerie FAVRE avait ses ateliers à SEEZ, en bordure d'un bras du torrent " Le Reclus' Joseph FAVRE, le Grand Père de Philippe qui exerce toujours cette profession pour avoir gardé aussi bien les gestes ancestraux que son savoir faire au traitement des peaux et cuirs, avait pignon sur rue place de l'Hôtel de Ville à Bourg saint Maurice. Au marché du samedi matin, chacun apportait ses peaux pour les vendre à Joseph et ainsi se procurer une belle pièce de monnaie " de sous sonnants et trébuchants "qui équivalait à une journée de travail !
Joseph se tenait à l'entrée du local situé à Bourg Saint Maurice Place de 'Hôtel de Ville, situé actuellement entre le bar " le bon coin " et la boutique des Ets Brocard. Que diable qu'il avait l’œil et savait,d'un seul coup d'un seul, si la pièce apportée était en parfait état sans aucune écorchure...sinon, le marchandage devenait difficile sinon impossible !
Il y avait ceux qui arrivaient de très bonne heure à dos d'âne avec un très beau chargement de peaux aussi bien de tarines, de moutons, de chèvres que de la sauvagine comme des peaux de sangliers, de chamois, de renards, de fouines, de marmottes, de mouton ! Plus tard, après une rasade de café et un génépi à propos, c'était le temps des particuliers, et son" cariolon", avec une peau de lapin, de blaireau, d'agneau, de brebis, avec parfois des peaux de taupes !
Ces peaux étaient amenées fraîches, puisque les agriculteurs abattaient les animaux à la ferme et dépeçaient en plein air. Parfois elles arrivaient sèches pour avoir pris l'air, suspendues dans les galetas, sous la pente des toits aux quatre vents !
La tannerie FAVRE : une bien belle estampille
L'ambiance était somme toute paisible. Ce moment était très prisée par tout un chacun qui venait de tous les villages et hameaux alentours...Comme un point de passage obligé !
Avec mon grand père nous partions avec le " bagnolon" à Moutiers au marché pour acheter des peaux. Quand nous allions aux foires à saint Jean de Maurienne ou Albertville on prenait le " tube " on revenait avec une charge pleine à craquer ! Joseph, mon grand père, avait aussi un circuit qu'empruntaient d'autres acheteurs de peaux, car "pépé" avait la côte, il fallait passer souvent par lui.
Ainsi Joseph a appris à Philippe le chemin du cuir, la bonne trace, les caractéristiques afin de transcender les peaux.
Le métier de tanneur mais aussi d'adoubeur, de curatier,
dont le saint patron est Philippe et Jacques Le Mineur !
Jusqu'en 1975 va donc s'exécuter ce marché des peaux. Ces peaux rentraient à SEEZ à la Tannerie. Elles allaient subir cette transformation suprême pour devenir des dessus de lits, des carpettes, des sacs, des chaussures, des ceintures, des tapis de peaux de bête, des décorations murales ...
Ainsi va s'accomplir ce métier de tanneur de cette famille FAVRE. Ainsi au rythme des saisons va s'accomplir une danse effrénée de ces outils tel le boutoir, la drayoire, l'écharnoir, l'herbon la queurse, la spatule et l'estrèque. Philippe et Joseph Ceint de leur tablier de gros cuir, de gants et de sabots vont composer une authentique série de gestes afin que la peau, le cuir soient le reflet d'un métier qui ne doit pas disparaître...l'essentiel est dans la transmission !
Pierre VILLENEUVE
( Remerciements à Philippe FAVRE et Gaby qui ont participé à la rédaction de cette histoire écrite nulle part ! )
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| Le dépôt de la tannerie jusqu'en 1975 se situait entre le bar "le bon coin'" et les Ets Brocard |
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| de g. à d. :Clément FAVRE, Lucien FAVRE, François GLATIGNY,( assis), un commerçant, Darius VILLAZ et Joseph FAVRE |