EN ROUTE SUR LE CHEMIN " DES CORCAILLEAUX "
Aux confins de la rue de la Bourgeat, allez donc saluer N.D. de la Trinité en guise de pénitence. Prenez ensuite le chemin qui s'ouvre, là une barrière propose une main courante en corde. La montée est surprenante mais que pour quelques mètres. Un banc vous attend en guise de repos sinon pour reprendre son souffle. Continuez sur ce chemin que les échinois appellent " chemin de la Trinité " mais que les habitants de la Côte et du Chatelard dénomme " chemin des Corcailleaux "
Thérèse et Antoinette, ont bien voulu nous raconter ce versant splendide, véritable route des balcons sur Bourg Saint Maurice et Séez.
Un versant dédié à la vigne !
" Quand nous habitions la Côte, toutes petites, nous empruntions un chemin plus bas. En guise de raccourci papa et maman nous avaient indiqué de prendre " le vion " C'était un chemin de traverse qui coupait les virages ! précisera Thérèse... il fallait couper le vion !
Dans le temps ces terres, donnant sur le versant du soleil, étaient des vignes, de la chapelle de la Trinité au Chatelard.
Les champs présentaient des " tablereaux ", à savoir des murs de soutènement en pierres sèches retenant la terre dans la pente. Chaque paysan possédait une " Glière" c'est à dire un espace plat afin de faire son foin : C'était le pré du paysan. Chaque vigne en tablereau supportait une cabane en pierre afin de ranger ses outils et ses piquets.. "même que certains y cassaient la croûte et buvait du "bon " vin de leur vigne ! "
Nous vivions d'élevage et des produits de la terre
"Les pommiers nous procuraient des fruits pour l'année et les champs de patates occupaient les espaces libres plus haut ! "
Thérèse mais aussi Antoinette, que d'autres appellent Marie, retrouvaient leur mémoire. " De plus chacun sur ce versant, nous détenions un droit de soutirer du sable dans l'Isère. C'était comme une concession gratuite. Papa descendait avec le tombereau et le cheval. La pelle et le tamis étaient accrochés à l'arrière. Chacun pouvait soutirer qu'un mètre cube de sable passé au tamis...Il en fallait pour tout le monde. Ce sable servait à la construction, à la réparation des étables et " du cantou "
" La commune a du, à l'époque de la construction de la piscine, racheter ces droits d'usage !"
Mais alors pourquoi ce nom de Corcailleaux ?
Tout en cheminant vous apercevrez que le sentier a été aménagé aussi bien par les communaux que par les riverains bénévoles. La végétation est intacte, les fleurs colorent les bordures, le torrent chante sous les cailloux, le hameau de la Côte est superbe avec cette cave au sigle AB 18.. " C'est mon arrière grand père Bourgeois Alexandre qui l'a construite !
" Le thym suspendu à l'étendage prépare une bien belle cure de jouvence par une tisane de tous les matins pour l'hiver ! Avec ça on est jamais malade ! ""
Le bonheur est dans le pré
Gérard, tel le gardien de la Tour du Chatelard, veille sur ses chèvres avec sa Duchesse tout en distribuant quelques galettes cachées dan sa poche. Les ruelles du Chatelard sentent bon le foin, Raymonde parfume le haut du village avec ses confitures, chacun vient chercher l'eau du bachal..Il est temps de reprendre le chemin des Corcailleaux ..!
Ah oui ..! ( les corcailleaux sont cette foultitude de petits escargots blancs qui occupent ce chemin et qui ont donné ce nom très certainement tiré du patois local !)
Pierre VILLENEUVE
Vue panoramique sur Bourg Saint Maurice |
Un soutènement réalisé avec les communaux et les riverains bénévoles |
la passerelle consolidée |
Panorama sur SEEZ |
Duchesse et Gérard |