Pour des raisons de sécurité et pour redonner une capacité de stockage nécessaire aux lâchers d’ eau liés aux sports d’eau vive, Edf a prévu d’ extraire 40 000 m3 des sédiments. La solution retenue a été celle de la succion- dilution. Elle consiste à aspirer, depuis une barge, la vase, et à la rejeter dans l’Isère, via une conduite, au niveau des vannes de la retenue. Le curage mécanique qui était une autre solution posait de multiples problèmes : leur stockage, leur transport et leur utilisation (ces matériaux n’ont aucune valeur économique).
L’opération a été programmée du 15 Avril au 15 Juin, 5 jours / semaine, de 7h du matin à 20 h, soit un total de 1000m3 de vase / jour, avec un débit de 18 m3/s . Ensuite, pendant 2 heures , un rinçage du lit de l’Isère aval sera effectué avec des débits de 20 m3/s.
La première semaine, un suivi en continu des paramètres physico- chimiques du rejet ( ammoniac, oxygène , matières en suspension…) permettra de définir , pour la suite du chantier, un protocole afin de rendre l’ opération compatible avec la sauvegarde du milieu aval.
L’Aappma Lacs et Torrents, ayant souligné la fragilité et l’importance des bras de l’Isère qui ont été ré ouverts ces dernières années, Edf a effectué par constat d’huissier, et en présence de l’association, un relevé de leur état avant dévasage. Post- dévasage, un relevé de terrain sera également effectué.
Par ailleurs, l’association effectuera une veille, à l’aval de Montrigon , pour alerter Edf et le chantier , en cas de mortalité de poissons. Un attention particulière sera également portée à l’ ascenseur, pour vérifier qu’il ne s’ envase pas, et qu’il permette la montaison des truites .
Le dévasement n’aura aucune incidence environnementale négative sur le bassin lui- même. L’extraction est limitée à des zones qui ont été définies après des relevés de bathymétrie et des carrotages , et par ailleurs , le volume extrait est faible comparativement au volume de sédiments déposés dans le plan d’ eau. L’opération est totalement hors de la roselière.
L’enjeu se situe uniquement à l’aval, du fait du relarguage des fines :
- respect de valeurs compatibles avec le maintien de la faune aquatique.
- éviter l’ engraissement du lit principal et des bras, par les dépôts, et donc une perte d’ habitats piscicoles .
Le cas de Montrigon n’est pas un cas unique. Toutes les retenues connaissent une sédimentation, or ces matériaux sont nécessaires aux cours d’eau pour qu’ils puissent maintenir un équilibre entre le transport et l’érosion.
Ce dossier très complexe , avec des contraintes multiples , a fait l’ objet d’ une instruction conduite sur 3 ans, avec Edf , les différents services de l’ Etat, la Fédération de Savoie pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique et l’ Aappma Lacs et Torrents .
Propos recueillis par Pierre VILLENEUVE auprès de : Jean – Yves Vallat
Président de Lacs et Torrents.