UN INCENDIE RAVAGEUR AU VILLAGE DE SAINT GERMAIN.
En ce 6 novembre 1906, le village de Saint-Germain est en proie d’un terrible incendie. Imbert Grand, a raconté, en son temps, à Michel Dufour, son petit fils le témoignage de cet incendie ravageur, dont les flammes ont détruit, en cette soirée du 6 novembre 1906, à partir de 18 heures, une partie du village de SAINT GERMAIN.
AU FEU…AU FEU… AU FEU…
« Dés 6 heures du soir en ce 6 novembre 1904, , alors que nous étions au moulin occupé à moudre du grain, comme à l’accoutumée, des cris de désespoir et d’alerte s’élevaient du cœur du village. En ouvrant la lourde porte du moulin, nous avons aperçu de grandes et hautes flammes encerclant nos maisons. Le vent de foehn prenait son élan depuis le col du Petit Saint-bernard et attisait la base des foyers de l ‘incendie.
Il fallait sauver le bétail
Immédiatement nous avons fermé la porte du moulin et d’aller rejoindre notre maison en flammes pour sauver le bétail et les quelques meubles ainsi que quelques affaires personnelles. Les porte étincelaient de partout , mais il fallait, autant que faire se pouvait, sortir les moutons et les deux porcs…Hélas ! La moitié du village d’en bas était en feu, dans un fracas de larmes, de cris et de pleurs. Malgré les appels au secours, les pompiers arrivaient en masse mais trop tard ! C’était inutile car toutes les maisons se touchaient, la mitoyenneté et la proximité ne faisaient qu’alimenter les départs de feu, telle une trainée de poudre….le vent reprenait de plus belle !
Un spectacle de désolation, un dépouillement total
Les familles et les bêtes étaient enfin hors de danger. Chacune et chacun pouvaient aller se réfugier chez un voisin, la solidarité s’organisait dans un silence émouvant face à ce acte de malveillance..
Atteler les bœufs, mettre des charrettes en
colonne, des brouettes, des outils, des sacs, il fallait mettre à l’abri ce qui
avait été sauvé et le mettre à l’abri du côté de Champlant.
Allait vite se poser la nourriture des bêtes car il n’y avait plus ni blé ni foin. Alors la
seule solution restait de vendre les dernières bêtes sauvées, un
crève-cœur ! La misère rodait déjà autour de la chapelle, le moment était
venu de se replier, de se reconstruire, peut être d’hiverner au milieu des
bêtes sauvées apportant cet espoir de vivre et d’espérer grâce à l’affection
des troupeaux et de cette chaleur bestiale, devenant soudainement humaine et réconfortante.
Et Imbert Grand de conclure :
« Aussi ce souvenir est gravé pour toujours, dans ma mémoire ! »