QUAND LE MOT " POCCARD " EST ATTACHE A CETTE TERRE DES ALPAGES
Parce que Sylvie et Greg n'en pouvaient plus de retenir leur bâton dans le fond du couloir,parce qu ils avaient en eux ce mot évocateur de toute une tradition, de toute une génération, de toutes ses us et coutumes, qu'ils ont dû, comme une envie intenable de s'éloigner de ce monde d'aujourd'hui afin de rejoindre ce monde d'avant, socle de leur identité.Ainsi, au fur et à mesure de ces chemins caillouteux, de ces fossés éternels, de ces virages pleins d'avenir, Sylvie et Greg ont eu dans leurs yeux ces noms de ces gens de là haut ayant construits, bâtis ce socle éternel, tel un port d"'attache, sans lien.Alors chaque empreinte sur ces chemins étaient le souvenir de ces foulées pleines de sueurs, de cals, de crevasses, d'engelures, d'onglets, de rides, mais rien sans ces sourires révélateurs au fond de ces yeux, pleins de bonheur....LA TRACE !
Durant cette montée en direction de cet appel incontrôlable, c'était comme un retour dans ce berceau familial, lové sous les poutres, là où nous dormions sur des ...étagères... à l'heure de sentir les parfums de foin, à l'heure du café préparé dans cette grande casserole noircie par nos patiences . C'est parce que nous n'avions rien que nous avions tout !"Tu te rappelles ? René et Alice Poccard Chapuis ...et Pierre le petit cousin ......Bien sûr le fils de Jean et Martine"
Déjà un dernier virage, déjà une butte à franchir et enfin ce toit de lauzes combien de fois "remué" par nos anciens. La cheminée tentait de contrôler les fumées, des senteurs mêlées d'odeurs venaient agacer nos narines...A l'alpage le couvert est toujours mis !
Pierre VILLENEUVE
Merci à Sylvie et à Greg