vendredi 7 avril 2023

POUR LE RETOUR AU SILENCE EN MONTAGNE -


Alain Machet

https://chng.it/x8jFt9Hc

Pour le retour au silence en montagne !

 

Nos vallées montagnardes sont de plus en plus soumises à des nuisances sonores : circulation routière, développement de l’usage des motos, des quads, transports en hélicoptère, bars musicaux en station, pratique de la motoneige…

Or le calme et l’absence de bruits anthropiques font partie du caractère des zones de montagne. C’est un critère prioritaire dans le choix d’une destination touristique. Il va de soi que les activités culturelles ou festives sont les bienvenues partout à condition d’être pratiquées dans des lieux adaptés et sans déranger le plus grand nombre ou la faune….

QUE DIT LE CODE DE LA SANTÉ ?

« Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou d'un animal placé sous sa responsabilité. »

Or force est de constater que :

LES NUISANCES MOTORISÉES PRENNENT D’ASSAUT LES COLS DE MONTAGNE

Depuis quinze ans environ des norias de motos venues des quatre coins de l’Europe parcourent les cols alpins en imposant à la population la présence quasi permanente de nuisances insupportables qui d’ailleurs sont le fait d’une partie seulement des motards. La pollution atmosphérique associée n’est pas négligeable et dégrade évidemment la qualité de « l’air pur des montagnes »…

LE TOURISME HIVERNAL ENTRAÎNE DES NUISANCES  AÉRIENNES 

Le tourisme hivernal s’adresse à une clientèle relativement fortunée. Les routes d’accès aux stations de ski étant souvent saturées, une petite partie de la clientèle a recours au transport en hélicoptère depuis les différents aéroports de la région alpine. Le nombre de rotations autour d’une seule grande station est de l’ordre d’une cinquantaine chaque week-end (Tignes, Courchevel). Ces transports sont évidemment associés à un premier trajet en avion qu’il conviendrait de décourager pour des raisons climatiques… Parfois certaines communes osent encore proposer des baptêmes de l’air en hélicoptère (Landry), comme si la banalisation de cet engin était une bonne idée.

LES LOISIRS MOTORISÉS SONT MIS À L’HONNEUR DANS LES STATIONS

Plusieurs stations de ski pour diversifier leurs activités proposent des rassemblements ou des expositions de voitures ou de motos « sportives ». C’est bien sûr l’occasion pour certains amateurs d’infliger des bruits stridents à toute la population environnante durant plusieurs jours… Tout cela pour le plaisir de quelques- uns et aux dépens parfois de la sécurité des usagers courants (destruction d’un abri bus à Bellentre il y a deux ans). Pour faire passer la pilule on habille parfois l’événement d’objectifs humanitaires… L’été quelques sociétés proposent désormais des balades en quad sur nos pistes d’alpage. Il y a là évidemment conflit d’usage entre certains amateurs et les randonneurs adeptes de la tranquillité et de la contemplation.

 

A quoi bon s’acharner à maintenir des activités qui seront amenées à disparaitre avec la fin programmée des moteurs thermiques ? L’utilisation de moteurs électriques ne supprime d’ailleurs pas toutes les nuisances : dérangement de la faune, conflits d’usages avec les randonneurs ou les alpagistes, dégradation des sols…

LES RASSEMBLEMENTS DE MUSIQUES AMPLIFIÉES RÉSONNENT EN MONTAGNE

Sur les domaines skiables il est de bon ton de proposer des dancefloors avec un niveau acoustique perceptible à des dizaines de kilomètres à la ronde… à de nombreuses personnes qui ne skient parfois même pas. Certaines seront sans doute heureuses de danser ou d’écouter de la musique et il y a des lieux adaptés pour cela. Mais d’autres plus nombreuses souhaitent pouvoir se promener et observer nos paysages. Qu’en pensent les oiseaux ? (Voir incident à la Plagne entre un accompagnateur gêné dans son activité professionnelle par un établissement de ce type).

DES MONTAGNES EN TRANSITION, POUR UNE MONTAGNE À VIVRE

Nous sommes en transition vers un avenir qui reste à écrire et des choix vont s’imposer. Il faudra proposer d’autres activités que le ski à nos visiteurs. Mais il ne faut pas oublier de préserver ce qui fait l’attrait de la montagne : les paysages bien sûr, la faune, la flore et la tranquillité. Il revient à nos élus et aux administrations de faire le bon choix : quelle place pour les activités bruyantes en montagne ? Il revient aussi à la population locale de manifester son attachement au caractère de nos vallées et de ne pas laisser quelques activités les dénaturer ! Les élus et les Préfets ont le pouvoir de réglementer la circulation. Le développement et la diversité des engins électriques qui apparaissent impliquent peut-être une réflexion sur l’adaptation de la réglementation dans le sens d’une limitation des nuisances.

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