Qu’il a été dur ce salon… je suis épuisée , lessivée,
après ces deux journées, et un temps mitigé.
De retour à la ferme, une fois mes habits lavés,
étendus au soleil qui les a bien séchés,
je me suis rhabillée et rejoint mes copines,
délestées de leurs belles clarines.
Mais… tôt dimanche matin, on m’a pomponnée,
ma fourrure était douce et mes yeux maquillés,
mes mamelles belles, douces et bien rosées,
donnant tout mon lait au goût inégalé,
produisant ce Beaufort que tous ont dégusté,
parfumé aux fleurs des pâturages de l’Adret.
Un fromage unique que seuls les fromagers
de ces belles montagnes ont, avec amour, pressé.
Lui donnant sa couleur, sa saveur, et sa robe dorée
ravivant les papilles de tous ces visiteurs.
On m’a caressée, tapotée, embrassée sans peur.
Et puis j’ai fais la star, belles fesses et queue crêpée
mes yeux ont fait pâlir quelques «dames» apprêtées.
Puis le temps à l’étable va passer doucement,
je vais donner mon lait matin et soir sereinement,
et cet hiver accomplir ce don quotidiennement,
en attendant que pointe les débuts du printemps
et rejoindre les prés où l’herbe pousse lentement,
brouter, brouter, dès le printemps à foison,
afin que je sois prête pour le prochain salon.
Le blog est aussi un moyen pour toute une chacune et un tout un chacun de s 'exprimer. Merci donc à cette fidèle lectrice, très nostalgique car quelque part " une locale de l'étape sa vie durant " de nous adresser son texte ...avec bien d'une émotion difficile à contenir !