LES PETITES CHRONIQUES
DE MICHÈLE :
MUSIC HALL
A L’EHPAD
DE
BOURG-ST-MAURICE
Ce fut un très bel après-midi, dans
le cadre de la Semaine Bleue partout en
France. De tendres initiatives en l’honneur
de nos personnes âgées, à qui certains
doivent tant. Et l’esprit s’envola pour
planer un peu, comme si on était aux Folies
Bergères, mais pas à Paris ! A Bourg St-
Maurice ! ils sont venus, ils sont presque
tous là, pour faire une provision de joie, de
gaîté. Des visages qui s’illuminent,
d’autres restant un peu impassibles. Nos
chers anciens ne sont pas tous pareils. Ont-
ils été bergers, bergères, enseignants,
fonctionnaires ? On ne le sait pas et je
pense qu’il n’est pas utile de le savoir,
mais seulement de savourer ce présent, qui
casse la routine du quotidien, comme un
gâteau au chocolat qui fond dans la
bouche, dont une goulée de « Pétillant sans
alcool » enchante le palais des folies
bergères !
Une fois la salle à manger
transformée en salle de spectacle (ce qui
fut un sacré boulot, assumé de bon cœur,
par tous : association Saint-Michel et
bénévoles), avec un grand merci aux aides-
soignants disponibles « réquisitionnés »
également. Presque tous les résidents
rassemblés, parents, et invités ayant pu
venir les entourer chaleureusement et se
régaler tout autant avec ce joli spectacle.
Musicothérapie pour tous, pas trop
fort… avec la prestation artistique de
Marjorie magnifique, intelligente et
colorée.
Du disco des années 60, 70, dont
j’ai oublié les succès et les noms, les
« tube » comme on dit, dont certains
rapportent joie et grandes émotions. Le
souvenir d’une chanson de Dalida,
revenant à petits pas, si je puis dire, dans la
tête d’un monsieur, résidant ici, qui la
chanta sans fausse note jusqu’au bout :
« Et gratte, gratte sur ta mandoline,
Mon petit bambino… Tu peux gratter tant
que tu veux,
Elle ne te prend pas au sérieux… »
Sûrement, un jour, il y a longtemps,
sur un air de guitare, ou une sonate au clair
de Lune de Bach, Beethoven ou Chopin, de
puissantes émotions étaient apparues,
donnant naissance à de nombreuses
familles. Puis pendant les longs hivers en
montagne, autrefois, à des familles
nombreuses. Il fallait bien se réchauffer les
pieds ! Ce vécu, qui ne l’a pas connu, bien
loin des Folies Bergères. Pendant ce
spectacle, aucun de nous n’a eu l’idée de suggérer à notre belle chanteuse-danseuse
Marjorie :
« Ma cabane au Canada, est blottie au
fond des bois…On y voit des écureuils sur
le seuil…Si la porte n’a pas de clef…
C’est qu’il n’y a rien à voler, sous le toit
de ma cabane…
C’est dommage, mais l’on ne peut
penser à tout. De toutes façons, cette belle
chanson de Line Renaud définit
parfaitement ce qui a existé et qui
n’existera plus, sous les toits de nos
cabanes ou de nos maisons, qu’il faut
fermer à clef tout l’temps. A nos grands
regrets, car nous étions dans la confiance…
autrefois ! Le retour à ces valeurs
reviendra-t-il un jour ? nous ne le saurons
jamais, car la porte du Ciel n’a pas de clef,
je crois !... Il ne nous reste que la tendresse
de nos chers enfants désolés de nous voir
vieillir… Mais applaudissons tous de bon
cœur !...
Michèle MacHenin-Murzilli
Ce 5 octobre 202
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Pierre VILLENEUVE et bravo Michèle !