mardi 18 août 2015

IL Y A 69 ANS ..C' ETAIT LA RENTREE SCOLAIRE EN HAUTE TARENTAISE !


SUR UN AIR DE RENTRÉE SCOLAIRE !

                    JARRE ? COSTERG ? DES NOMS QUI ÉVOQUENT, EN HAUTE TARENTAISE,  LE MOT ... ÉDUCATION !
A la fin de l'été 1946, ( il y a tout juste 69 ans ! ) Alexis Jarre, instituteur renommé, traverse la vallée de l'Isère. De Les  Chapelles à Hauteville-Gondon, il y a quelques kilomètres avec de surcroit 500 m de dénivelé.. Il retrouve une classe unique, situation qu'il maîtrise depuis bien longtemps déjà. Ce qui le surprend, ce sont les distances que parcourent les enfants par tous les temps : Montvenix, le Crêt, Le Grand Gondon, sont bien loin du chef lieu, surtout lorsqu'il faut patauger dans la neige ! Mais les enfants de ces temps là étaient très courageux, et le gros, poêle, au centre de la classe, les réchauffait de son mieux.

Chaque jour à 8 h 30, la classe commençait par une leçon de morale illustrée par une historiette. La suite de la journée se déroulait comme dans le film " Être et Avoir " de Nicolas Phillibert: chacun son tour. Les petits font de l'écriture ou du dessin pendant que le maître donne la leçon d'orthographe, de calcul ou de géographie aux plus grands.
Alexis Jarre, dans sa pédagogie, s'inspirait de la méthode Freinet et créait des activités qui sollicitaient les initiatives et l'imagination des enfants. C'est ainsi qu'on apprenait l'orthographe et la syntaxe en composant des mots et des phrases avec de vrais caractères d'imprimerie.
Tous les ans pour Noël, toute la classe montait un spectacle ; décembre était un mois d'effervescence. Quel remue méninges ! Il fallait choisir une pièce de théâtre, des chants pour la chorale, une poésie, des sketches...
Le choix s'arrêtait souvent sur une comédie dramatique. Arrivait alors le moment délicat du choix des acteurs. Qui pourra jour le rôle du petit garçon malheureux ? Qui ne  craquera pas  pendant les multiples répétitions ( après es heures de classe ) ?
et les critiques de ses camarades ? Mais le maître connaissait bien ses élèves et, chaque année, tout le monde assurait jusqu'au bout !
Ensuite, il fallait inventer les costumes et les réaliser. Tout devenait réalité quand la, scène et le décor étaient montés dans la classe pour que chacun puisse répéter en situation.
On répétait sur place, ses mouvements, la hauteur de sa voix. La tension montait au fil des jours.
Le soir du spectacle était un moment de grand stress. Sa qualité étonnait toujours les parents qui, parfois, ne reconnaissaient pas leurs propres enfants sous leurs déguisements.
C'était un moment de rencontres, d'émotions et de joies partagées par trois



 

générations rassemblées. Grâce à l'argent recueilli, une promenade en car, vers Chamonix, Annecy ou Aix les Bains, avait lieu à la fin juin...Il fallait quitter la Haute - Tarentaise un instant pour vite et mieux la retrouver ! En fait des petits bonheurs transcendés par Alexis Jarre, maître d’école, dont encore certaines et certains se souviennent de cet homme qui a eu ces mots : Éducation, Enseignement, Respect, Morale qui ont construit des femmes et des hommes de toute une vallée.
Pierre VILLENEUVE

( ce texte a été possible grâce à une ancienne élève, un livre " Grosmalin et les pendules " mais aussi à Luce Costerg  d'Hauteville-Gondon ...Merci Luce ! )