jeudi 29 juin 2017

LE TARIN ? PLUS QU'UN MOT DE PASSE ! UN ACTEUR ECONOMIQUE ! UN LIEN SOCIAL !






Philippe Juglaret ? Un colporteur de la monnaie locale !
A l’heure d’échanger sur cet euro-tarin, Philippe venait de conjuguer le verbe «  la monnaie de chez nous ». De ses mains, de son esprit, il donnait à ce billet, véritablement un autre sens. Au-delà de l’écu, de la pièce d’or, du sou, du franc il avait en lui cette détermination de donner à ce froissement comme un mot de passe, comme une relocalisation du «  made in France ». Le tarin ne se subit pas ! Il doit s’apprivoiser, se contenir. Il doit passer de main en main, comme un témoignage d’appartenance de cette Savoie accrochée à ses valeurs ancestrales.
                                     Le tarin ? Une présence !
De l’horizontalité à la verticalité, ce billet permet de penser autrement, de réfléchir différemment, de circuler autrement. Comment ne pas être fier de donner un  sens à cette monnaie qui libère la parole, qui engage son porteur, qui valorise celle ou celui qui le reçoit non en signe d’achat, mais en signe d’échange. La circulation de ce mode de paiement, est aussi un vecteur important quant à la notion de maintenir la richesse locale, d’encourager les productions locales, d’arrêter les évasions fiscales, «  c’est un écu-citoyen ! »
                                     La monnaie locale en Haute-Tarentaise
C’est avant tout une économie de proximité, complémentaire à l’Euro. Sa valeur faciale est évidemment égale à 1 €. Le tarin devient ainsi un mode de paiement ouvert à toutes et à tous «  dans les commerces, les services publics tels piscine, cantine, médiathèque, ludothèque, carte M’Ra pour les lycéens …Mais aussi travaux d’artisans, achats dans les commerces ! » C’est un véritable lien d’échanges interentreprises. Un véritable outil de fidélisation auprès des associations tel le paiement des cotisations, des braderies, secours catholique, coup de pouce… et bien d’autres ! En fait le tarin deviendrait un facilitateur des échanges jouant ainsi ce rôle déterminant de la cohésion sociale.
                   Une démarche participative, un ancrage territorial, un nom
En complément de l’euro, les monnaies locales séduisent de plus en plus. Ainsi les territoires de France s’enrichissent de l’eusko, la Pêche, la Bou’sol, sinon le MIEL…Choisir sa monnaie ! Mais aussi le SoNantes, La Mesure de Romans, la Luciole en Ardèche, le DELMO à Valence et les Accorderies de Chambéry. Ce choix doit être une prise de conscience populaire et citoyenne mais assurément avec le support appuyé des collectivités locales. La monnaie locale reste avant tout un levier d’action locale pertinente dans la mise en œuvre de politiques publiques innovantes et porteuses de valeurs …
                            Le tarin ? Oui ! Mais ne pas révolutionner le marché
Le tarin doit rester à sa place et ne pas révolutionner le marché. Il ne s’épargne pas il doit avoir cette envie de circuler,  de passer de main en main. Il doit rester libre et ne pas l’épargner.
                                       Comment le rendre vivant !
Faudra t il lui donner un droit de tirage à des réductions tant auprès des commerces que des entreprises ? Faudra t il recevoir une partie de son salaire en Tarin afin  d’éviter de voir le fruit de travail échapper à la consommation locale ? Faudra t il le valoriser ? Lui donner une durée de vie limitée dans le temps afin d’éviter de l’épargner et de le déprécier durant un temps après son émission, afin de ne pas lui faire perdre sa valeur ? Sa vocation intrinsèque reste de faciliter sa circulation, de créer de l’activité et de bannir celles et ceux qui voudraient l’emprisonner dans un tiroir !
Pierre VILLENEUVE