LES TIERS DE SEEZ
Si pour les hameaux de Bourg Saint Maurice on parle de quartiers, à Séez il s’agit de « tiers »
Il y a « le tiers dessus » qui englobe les Villards ( Dessous , Dessus), le Noyerai et le Mont par opposition au « tiers dessous » formé de Longefoy, du Breuil. Séez, le chef lieu est appelé « tiers de la ville » Quand à Saint-Germain, toujours indépendant, il est dénommé le » quartier privilégié » en raison de ses « franchises »*
Dans la chapelle de Saint-Germain subsiste 2 EX-VOTO
Au hasard d’une visite vous trouverez, suspendu, sur le mur à droite en rentrant, une paire de béquilles, et un jeu de chaines de forçats. Une vieille dame, férue d’histoire locale, nous précisait qu’elles étaient celles d’un enfant estropié et miraculeusement guéri. De tradition et par conviction religieuse, Saint-Germain était invoqué pour les maux ressentis au niveau des jambes ou des bras, des fractures, des luxures, des entorses, des luxations des côtes enfoncées ou cassées. Un autre Monsieur habitant le haut du village nous précisait que les mères de ces enfants tardant à marcher les amenaient dans cette chapelle pour exhorter Saint Germain.
Mais alors...Et les chaines de forçats ?
En s’approchant de plus prés on pouvait remarquer qu’elles sont terminées à chaque extrémité par des anneaux que l’on rivait autrefois aux chevilles des prisonniers et ainsi de les empêcher de s’évader. Ainsi va naître cette histoire racontée dans les chalets d’alpage alentour. La voie romaine actuelle était utilisée pour conduire des condamnés de la Vallée d’Aoste en Savoie par le Col du Petit Saint Bernard. Un de ces prisonniers très pieu, avait souhaitait pénétrer dans la chapelle de Saint-Germain, afin de réciter sa prière du soir. A genoux devant les tableaux et face à la Vierge Marie, alors qu’il prononçait les premiers mots à l’intérieur de l’église , les chaînes sont tombées d’elles mêmes et le forçat n’avait plus aucune étrave. Face à la stupéfaction des gardes qui le conduisait, il fut décidé « sur le champ » de rendre la liberté à ce forçat face à ce signe DIVIN de la Vierge. Il fut lâché dans les bas du village de Séez. IL avait été innocenté et libéré.
Texte écrit grâce aux témoignages des germanaises et germanais.
* Paragraphe tiré du livre « Bourg Saint Maurice et ses environs »
Pierre VILLENEUVE