mardi 7 mai 2024

A L APPROCHE DE LA COMMEMORATION DU 8 MAI 1945 - EVOCATION DU BATAILLON...VIOLETTE !


LA RESISTANCE DURANT LA 2ème GUERRE MONDIALE :
                   LE BATAILLON VIOLETTE AU PIZOU
          Un instant de vie des maquisards en août 1944 au Pizou.
Le bataillon Violette est né dans les bois de notre région, un groupe de résistants, soldats de l’ombre, qui a toujours cru à la victoire et qui se bat sans relâche contre l’occupation allemande. Sous la direction de René Tallet alias Violette, le bataillon Violette est rattaché comme troisième bataillon de l’armée secrète de la Dordogne nord.
En août 1944, les allemands rencontrent de grandes difficultés. Le 19 août 1944, la garnison allemande de Brive est prisonnière, celle de Limoges capitule, celle de Périgueux refuse et tente de rejoindre Bordeaux.
Le bataillon Violette poursuit les fuyards qui longent la vallée de l’Isle. Le plan des résistants est de tendre une embuscade entre Gaillard à Ménesplet et Moulin-Neuf. Les ponts de Fonrazade au Pizou et celui de Saint-Antoine-sur-l’Isle sont obstrués par des barrages.
Le 22 août 1944, vers 5h du matin, chacun prend sa position et attend l’arrivée des allemands. Vers 8h, une compagnie cycliste allemande vient en reconnaissance, fouille les maisons, s’approche du barrage mais la patrouille allemande ne se rend compte de rien. Ce sont alors les voitures, les camions et les charrettes allemandes qui se présentent sur la route. Lorsque la tête de la colonne allemande atteint Saint-Antoine-sur-l’Isle et au passage d’une grande fourragère, les premières rafales claquent et tout le dispositif s’embrase. La colonne allemande est stoppée, la surprise est totale.
Le cheval tirant la fourragère est tué ce qui oblige les allemands à sauter du véhicule, ils sont presque tous abattus. Les allemands s’organisent et ripostent, à leur tour, les résistants subissent des pertes dans leurs rangs. Dans l’après-midi, les allemands reprennent le pont de Saint-Antoine-sur-l’Isle et tentent d’encercler le bataillon Violette mais ils sont repoussés.
Finalement, le convoi allemand parvient à se dégager et reprend sa route vers Libourne. L’opération fait 9 morts et 4 blessés au sein du bataillon Violette et certainement davantage côté allemand.
Le soir, le bataillon se rassemble sur la grand route de Bordeaux, couverte de débris. Il ramène ses morts qui sont veillés par un piquet d’honneur. Le lendemain, la population de Périgueux défile devant les corps qui reposent au milieu d’un amoncellement de fleurs.
Dans la nuit du 23 au 24 août, sans s’attarder, le bataillon rejoint ses cantonnements, il doit dès le 25 août partir vers Angoulême.
Une bataille est terminée mais pas la guerre, le bataillon Violette participe à tous les combats de la Libération.
Le monument de la Plaine au Pizou commémore cet évènement. Il y a, à Moulin-Neuf, sur une maison proche de la rivière une plaque commémorative qui conserve, enchâssées les douilles de balle de cette journée.