LES CHAPELLES
La petite église de Les Chapelles était assurément bien trop petite pour accompagner Camille Capuçon, dans sa derniére demeure. Le Prêtre Maurice Dunand pouvait accueillir sa famille, ses parents mais aussi toutes celles et ceux venus assister aux obsèques.
De Jean Ferrat " que la montagne est belle " " au Vieux Chalet " des Citharins au parterre de fleurs qu'elle aimait tant, donnaient à cette cérémonie le recueillement nécessaire. Paroles d’Évangile, Chants à la Gloire de Marie, les anges pouvaient s'envoler sous les voûtes et donner un nouveau lustre aux ors de l'art baroque.
Pierre VILLENEUVE
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Camille CAPUCON, femme de la terre, épouse exemplaire, maman de toutes les douleurs, de toutes les joies, de toutes les caresses, de toutes les tendresses...
Camille, chapelaine au plus profond de ses rides, est née, en 1929, au creux de cette ferme familiale, pastorale, au haut du village de Villarivon. Son enfance a été rythmée par la cadence des travaux des champs et de l'étable, sans jamais ne manquer d'aller à l'école de Villarivon " là où enseignait le célèbre instituteur Alexis JARRE !" Certificat d’Études en poche, Camille, avait donc acquis ses bases de l'Instruction et de l’Éducation.
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Six frères et sœurs composaient une bien belle famille. Camille avait la charge, entre autres, de l'entretien de la maison, la préparation des repas, les fameuses lessives du printemps mais aussi certains travaux des champs comme faire les foins !
L'heure de quitter la maison ayant sonné, Camille rencontre Maurice " un sacré gaillard ! " disait elle ! Elle va se transcender et créer un véritable nid dans ce foyer modeste certes, mais cousu de ses fils d'amour, qu'elle seule, savait tisser pour le bonheur de ses enfants Gabriel, Jean Luc.
De ses mains, de son intelligence, de son courage, de sa pugnacité, de sa façon de ne jamais se plaindre, Camille avait cette puissance intérieure d'esprit de famille, qu'elle transmettra avec sa générosité habituelle.
Et si partir ce n'était pas mourir ?
Camille avait dû, un matin, fermer la porte de sa maison familiale pour se rendre à la Roselière. Elle avait compris que ses jambes, que son souffle, que sa force venaient de donner raison à ses enfants.
Sa joie à cet appartement du 3° étage était d'apercevoir au petit matin les contours des Chapelles, et repérer le clocher du village.
De la solitude, Camille a préféré ouvrir grande sa porte. Combien de visites journalières, combien de gestes vers l'autre, combien de fois ses mains ont caressé au delà de la tendresse de ses rides... Ses cals étaient un véritable frisson, ses yeux bleus glaciers gardaient ce charme qui lui appartenait et qui lui allait très bien !
Oui Camille nous a quittés !
Elle n'en pouvait plus, elle souffrait avec dignité, elle savait qu'il fallait se préparer à rejoindre Maurice, son mari, parti bien trop tôt.
Ne soyons pas tristes .. Camille est heureuse maintenant, elle a retrouvé sa paix.. cette paix éternelle qui guérit de tout ! Aidons là, tous ensemble à parcourir ce nouveau chemin de vie !
A toi Gaby, à toi Jean Luc,
A vous sa sœur Josée
A vous son frère Marcel
A vous les petits enfants,
Aux gendres et belles filles
A vous les arrière petits enfants
A vous tous parents et amis,
La liste est longue, ne vous sentez pas oublié dans l'appel des noms, préférez cette communion ultime, intime !
Camille vous a donné le meilleur d'elle même jusqu'à ce dernier souffle, de ses mains elle a donné la vie
Aimez donc Camille une nouvelle fois, autrement !
Camille a pris une légère avance sur nous, bientôt nous la rejoindrons sur ces chemins de traverse ...Puisque la vie est éternelle !
Avant que ne se referment les portes du ciel,
Avant que l'âme de Camille ne disparaisse vers le dôme de Vaugel,
Camille va se rapprocher de Maurice son mari, va serrer dans ses bras une nouvelle fois Maurice et Alice ses parents, retrouvera Marthe et Suzanne ses sœurs mais aussi Jojo son frère..
Ce soir une nouvelle étoile va briller dans le ciel immaculé !
Au revoir Camille