Le pendule a dit !
Se laisser guider par son pendule au fil des oscillations, promener une baguette en forme "d’Y "dans une position de recherche positive et suivre la puissance de son extrémité qui semble attirée par un effet surnaturel, c’est en ce matin brumeux d’août que nous avons tenté de percer le mystère de « Pépé le pendulard ! » comme l’appellent les tarins et les valdotains des deux côtés du col du petit saint Bernard. Mais le meilleur restait à venir et de partir entre sentiers et chemins sur l’immense combe qui déroule son tapis, du Cromlech prés de l’Hospice aux sources de l’Isère.
Dés nos premiers pas « Pépé » bras droit en avant se laisse guider par le pendule fabriqué de bois tendre, comme une boule, qu’il a lui-même prélevé dans cette forêt de malgovert, qu’il connaît de tous ses recoins.
Tel un radiesthésiste, tel un récepteur de l’au-delà, il semblait être à la recherche « de la bonne fréquence ! » Le pendule tremblotait entre ses doigts, son visage devenait grave, il y avait comme une excitation étrange qui semblait envelopper son corps, sa marche était quelque peu mécanique.
Se mettre en position de recherche
D’un seul coup, d’un seul « Suis – je prêt ? », « Puis- Je ? » son sens intuitif avançait, le pendule lui indiquait sa direction « Est elle à présent en face de moi ? » Pépé se mettait à compter ! 1,2,4,9 …. !
« Nous sommes ici sous une veine qui alimente les eaux thermales de Salins les Bains …. Plus loin nous avons traversé une des sources de la station de La Léchère « ! L’homme est devenu sourcier. « Il y a plus de 2000 ans Séez était le centre des Bains Romains. Il existe ici sous 7 mètres de profondeur les bains et ses vestiges ! ». Les pensées de pépé se sont envolées, il doit se laisser guider dans une forme de transe. « Ici le débit d’eau est plus difficile car nous traversons un gisement de minerai d’or qui descend tout droit du « belvédère ! Puis l’eau se faufile sous une couche d’Uranium appauvri prés du torrent au pont du « Reclus » ! Il y a de quoi se poser des questions santé sur cette présence ! »
Retrouver les traces des sites anciens
Notre marche est guidée par ce sacré pendule. « L’eau au Picheure est facile à capter. En période sécheresse le débit est de 50 litres à la minute. Cette eau soigne les maladies de la peau et même l’eczéma ! Des Séerains mais aussi des habitants du Gard viennent fréquemment faire une cure ! Emportant l’eau précieuse à consommer sans modération ! ».
Résolument Séez a un atout touristique indéniable à jouer. « Nous sommes sur un bassin versant des plus enviés, car c’est ici que les sources sont les mieux protégées avec un débit des plus performants.Les Sources de Beaupré ne sont qu’une partie de la richesse de notre sous sol ! »
Pépé parle à nouveau à la terre, mais aussi à sa branche de figuier en forme d’Y. « La source est elle à 6 m ? Il recule à 5 m ? Quel est le débit ? Suis sur la veine principale ? Son Esprit rationnel est il à même de résoudre certains problèmes surnaturels rythmés par les soubresauts d’un pendule, d’une branche ?
Pépé parle, compte et oubli tel un radar à la recherche d’un signal en fonction de la longueur de l’onde de l’objet convoité.
Les Eaux Thermales de Bonneval-Les-Bains au pied du Petit Saint Bernard
Épuisé, Pépé le pendulard, regagnait le monde d 'aujourd’hui. Ses yeux étaient profonds, ses rides lisses, son regard ailleurs. Ne venait il pas d’un parcours dans la nuit du temps ou l’horloge n’a aucune prise. La porte de son atelier grinçait à souhait occupant ce monde du silence…Il était temps de retourner sur la terre ferme.
Pierre Villeneuve
