lundi 8 octobre 2018

VERS UNE RETRAITE A 63 ANS ?

Vers une retraite à 63 ans, de fait, avec un âge pivot pour le calcul des pensions ?

Dans deux jours, le 10 octobre, les partenaires sociaux doivent se réunir au ministère des Solidarités et de la Santé avec le Haut-Commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, pour un premier bilan de la phase de concertation sur le nouveau système de régime universel en projet. Mais la concertation risque de ne pas débuter dans un climat apaisé... En cause: une information parue dans le journal Les Echos (du 8 octobre) qui laisse entendre que le gouvernement réfléchirait avec le Medef (organisation patronale)  à instaurer une seconde borne d’âge à 63 ans (tout en conservant l’âge légal de départ en retraite à 62 ans).
Résultat: les futurs retraités liquidant leur pension avant cet «âge pivot» de 63 ans, subiraient une décote, l’objectif étant de retarder les départs à la retraite, comme cela va déjà être le cas, à partir du 1er janvier 2019, pour les pensions des régimes complémentaires (qui subiront une décote de 10% -appelée coefficient de solidarité- pendant 3 ans en cas de départ dès 62 ans avec une carrière complète donnant droit au taux plein, si les pensionnés ne continuent pas à travailler un an de plus… avant de liquider leurs pensions).   Explication de cette piste à l’étude: selon le COR, Conseil d’orientation des retraites, il faudrait, en 2025, que l’âge moyen de départ effectif en retraite soit supérieur à 63 ans pour équilibrer financièrement le système (et de 64 ans en 2035).
Réagissant à cette information, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Bergé, a déclaré que son organisation s’opposera fermement à une réforme «paramétrique» des retraites qui introduirait un âge de départ pivot à 63 ans, comme pour les retraites complémentaires du secteur privé. «Si on touche aux 62 ans, la CFDT est mobilisée», a-t-il prévenu. Même tonalité du côté du syndicat Force Ouvrière, dont le secrétaire général, Pascal Pavageau, a rappelé que son organisation s’était opposée à cette option en 2015.
Avec Reuters et le quotidien Les Echos (08/10/2018)