LES CHAPELLES - MINES DE MONTGIROD -
LES CHAPELLES
Mines de MONTGIROD
( merci à Bernard BRUNET, à Mr et Mme THEVENOT,pour les photos et à Aimé ALBRIET, pour son témoignage )
Les Chapelles
Sur la route des mineurs de Montgirod.
Le début de l’activité minière à Montgirod - Les Chapelles date de 1916-1917. Des prisonniers allemands travaillaient aux recherches sous Montgirod dans des galeries appelées « travers – blanc » à savoir des couches successives ou veines d’anthracite « saint Guérin, saint Raymond, saint Jacques, le nant- Jean, enfin celle de Parchet ». Utilisé pour les besoins domestiques, ce charbon était acheminé à Bourg saint Maurice en voitures, c’est par câble transporteur dans des petits wagonnets qu’il sera acheminé par la suite à « la ballastière » avec une production de 60 tonnes par jour. Période faste jusqu’en 1956 ou le fuel arrive sur le marché, la mine fermera le 1er juillet 1960 laissant 55 mineurs sans travail.
Si au début du XX éme siècle l’agriculture restera l’activité principale, la Société des Mines de Charbon à Montgirod, offrira du travail supplémentaire : les Chapelains découvriront avant l’heure le mot : pluriactivité montagne.
Une période sur le versant du soleil, alors qu’à l’ombre, en face, personne n’imaginait qu’un jour il faudrait changer de versant avec l’or blanc. En plus de l’élevage et l’extraction de l’anthracite, les chapelains, mais aussi les habitants des 7 hameaux de Picolard à la Thuile qui disposaient de fruitières, n’avaient de cesse de se retrouver sur le fruit commun, à guider les rigoles du canal qui prend sa source dans l’ Ormente et par « le bief » recueillir les eaux de la fonte des neiges. La puissance sera aussi dans l’immensité des alpages sur Treicol, au Dôme de Vaugellaz pour aller « tramer » par le Col du Couvercle. Les moments forts étaient aussi dans la société du mouton ou ,chacun son tour, abattait un mouton et de le partager.
Le matin la mine, l’après midi la faux
De tout cela les anciens, attachés à leur terre, venus apporter leurs bras derrière le soc, les barillons, à la traite ont dû se résoudre à voir la mine de charbon fermer ses « travers blancs ». Si les jeunes générations ont changé de versant vers les stations de ski, les anciens ont continué à vivre au pays des Chapelains avec leur famille.
« Entre 1920 et 1930 la mine employait une centaine de mineurs de par ici mais aussi des italiens, des siciliens, des tchèques des espagnols et surtout des polonais ! » Dira Aimé Albriet ancien mineur, les yeux encore cernés de ces noirs indélébiles.
« Il fallait arriver à pied avant 6 heures. On prenait nos outils : la hache, le pic, la curette, le bourroir ou le perforateur et quelques bâtons d’explosifs avec notre inséparable lampe à carbure. ! » Ajoutera t il.
« Même que nous n’avions pas de pince à sertir les détonateurs, on faisait avec les dents, on allumait la mèche et après il fallait s’éloigner vite en fonction de la longueur de la mèche !! »
« Les bennes étaient tirées par « gamin et bijou », deux chevaux de trait qui savaient se faufiler le long des coineaux ! Alors que les rouleurs remplissaient les wagonnets. Pendant la guerre nous avions droit à 800 kg de charbon par famille. On pouvait le céder sans jamais le vendre. Je me souviens quand il y avait des sources qui coulaient le long du cou. On mangeait à la cantine où l’on trouvait de tout, même des bottes, des cigarettes et du carbure. Moi j’apportais ma gamelle et on faisait chauffer la soupe sous la lampe à alcool. On gagnait 50.000 anciens francs par mois en 1960…80 € quoi ! »
Une balade très émouvante : Sur les chemins de la mine
Ainsi le territoire des Chapelles un siècle durant a su s’adapter entre authenticité et modernité. La sagesse des chapelains ne peut que nous inviter à la réflexion après ces passages de l’histoire. Aujourd’hui Les Chapelles est devenue une commune à vivre. Les ans ont façonné les femmes, les hommes et les paysages. L’attrait de l’or blanc n’est plus une finalité, le tourisme doux a repris ses droits, le ski de randonnée imprime une bien belle trace du côté du Vaugel, les églises et chapelles des villages et hameaux sont des détours à ne pas manquer, les chemins sont accrochés sur les balcons du Tour de Haute Tarentaise Vanoise, ski de fond, vélo montagne, circuits raquettes, et pourquoi pas enfin aller sur les traces de la mine de Montgirod dans un circuit découverte qui mène à ce bonheur extrême ?
Et de retrouver la saveur de cette phrase « C’était le bon temps ! »
Pierre Villeneuve
Mines de MONTGIROD
( merci à Bernard BRUNET, à Mr et Mme THEVENOT,pour les photos et à Aimé ALBRIET, pour son témoignage )
Les Chapelles
Sur la route des mineurs de Montgirod.
Le début de l’activité minière à Montgirod - Les Chapelles date de 1916-1917. Des prisonniers allemands travaillaient aux recherches sous Montgirod dans des galeries appelées « travers – blanc » à savoir des couches successives ou veines d’anthracite « saint Guérin, saint Raymond, saint Jacques, le nant- Jean, enfin celle de Parchet ». Utilisé pour les besoins domestiques, ce charbon était acheminé à Bourg saint Maurice en voitures, c’est par câble transporteur dans des petits wagonnets qu’il sera acheminé par la suite à « la ballastière » avec une production de 60 tonnes par jour. Période faste jusqu’en 1956 ou le fuel arrive sur le marché, la mine fermera le 1er juillet 1960 laissant 55 mineurs sans travail.
Si au début du XX éme siècle l’agriculture restera l’activité principale, la Société des Mines de Charbon à Montgirod, offrira du travail supplémentaire : les Chapelains découvriront avant l’heure le mot : pluriactivité montagne.
Une période sur le versant du soleil, alors qu’à l’ombre, en face, personne n’imaginait qu’un jour il faudrait changer de versant avec l’or blanc. En plus de l’élevage et l’extraction de l’anthracite, les chapelains, mais aussi les habitants des 7 hameaux de Picolard à la Thuile qui disposaient de fruitières, n’avaient de cesse de se retrouver sur le fruit commun, à guider les rigoles du canal qui prend sa source dans l’ Ormente et par « le bief » recueillir les eaux de la fonte des neiges. La puissance sera aussi dans l’immensité des alpages sur Treicol, au Dôme de Vaugellaz pour aller « tramer » par le Col du Couvercle. Les moments forts étaient aussi dans la société du mouton ou ,chacun son tour, abattait un mouton et de le partager.
Le matin la mine, l’après midi la faux
De tout cela les anciens, attachés à leur terre, venus apporter leurs bras derrière le soc, les barillons, à la traite ont dû se résoudre à voir la mine de charbon fermer ses « travers blancs ». Si les jeunes générations ont changé de versant vers les stations de ski, les anciens ont continué à vivre au pays des Chapelains avec leur famille.
« Entre 1920 et 1930 la mine employait une centaine de mineurs de par ici mais aussi des italiens, des siciliens, des tchèques des espagnols et surtout des polonais ! » Dira Aimé Albriet ancien mineur, les yeux encore cernés de ces noirs indélébiles.
« Il fallait arriver à pied avant 6 heures. On prenait nos outils : la hache, le pic, la curette, le bourroir ou le perforateur et quelques bâtons d’explosifs avec notre inséparable lampe à carbure. ! » Ajoutera t il.
« Même que nous n’avions pas de pince à sertir les détonateurs, on faisait avec les dents, on allumait la mèche et après il fallait s’éloigner vite en fonction de la longueur de la mèche !! »
« Les bennes étaient tirées par « gamin et bijou », deux chevaux de trait qui savaient se faufiler le long des coineaux ! Alors que les rouleurs remplissaient les wagonnets. Pendant la guerre nous avions droit à 800 kg de charbon par famille. On pouvait le céder sans jamais le vendre. Je me souviens quand il y avait des sources qui coulaient le long du cou. On mangeait à la cantine où l’on trouvait de tout, même des bottes, des cigarettes et du carbure. Moi j’apportais ma gamelle et on faisait chauffer la soupe sous la lampe à alcool. On gagnait 50.000 anciens francs par mois en 1960…80 € quoi ! »
Une balade très émouvante : Sur les chemins de la mine
Ainsi le territoire des Chapelles un siècle durant a su s’adapter entre authenticité et modernité. La sagesse des chapelains ne peut que nous inviter à la réflexion après ces passages de l’histoire. Aujourd’hui Les Chapelles est devenue une commune à vivre. Les ans ont façonné les femmes, les hommes et les paysages. L’attrait de l’or blanc n’est plus une finalité, le tourisme doux a repris ses droits, le ski de randonnée imprime une bien belle trace du côté du Vaugel, les églises et chapelles des villages et hameaux sont des détours à ne pas manquer, les chemins sont accrochés sur les balcons du Tour de Haute Tarentaise Vanoise, ski de fond, vélo montagne, circuits raquettes, et pourquoi pas enfin aller sur les traces de la mine de Montgirod dans un circuit découverte qui mène à ce bonheur extrême ?
Et de retrouver la saveur de cette phrase « C’était le bon temps ! »
Pierre Villeneuve