lundi 5 octobre 2015

SEEZ / SAINT GERMAIN :LEGENDE DU PRISONNIER DE SAINT GERMAIN - récit de Célestin FREPPAZ -

LÉGENDE DU PRISONNIER DE SAINT GERMAIN

Avant 1940, on voyait dans la chapelle d Saint Germain, à côté d'objets, de statues assez belles et des tableaux d'une facture naïve, d'autres objets hétéroclites que l'on est pas habitué à voir dans un lieu sacré : une pompe à incendie; une chaise à porteurs, des béquilles  pendues au mur, des chaînes de prisonnier..
La présence dans ce lieu d'une pompe à incendie n'a rien de choquant dans nos villages de montagne qui n'ont pas les moyens de construire un hangar pour l'abriter.
La chaise à porteurs, reléguée dans un coin comme un meuble inutile, semblait rêver dans l'ombre aux souvenirs de son glorieux passé. Cette chaise était celle qui avait servi..dit on.. à transporter à travers la montagne Cécile de Baux, " la bonne comtesse", en 1259. Elle servit par la suite au transport des malades et des blessés. Sans doute, chaque brancard, chacun de ses pieds et chacune de ses traverses de son dossier dataient d'un siècle différent. Elle était conservée par les Germanais privilégiés dans la chapelle de leur village, comme une sainte relique.

Les béquilles et les anneaux et laa chaîne des forçats
Célestin FREPPAZ
Et les portes de la chapelle se sont ouvertes
Les béquilles pendues dans le chœur sont celles d'un enfant estropié qui fur miraculeusement guéri dans cette chapelle. Car Saint Germain était particulièrement invoqué pour les maux de jambes, pour les bras luxés ou fracturés, pour les côtes cassées et les épaules démises, tandis que Saint Restitut qui partageait avec Saint Germain dans cette chapelle les hommages, la vénération et les actions de grâce des pèlerins, était invoqué pour les maladies d'yeux.
Auprès des béquilles se trouvait un autre témoignage de l'efficace intervention de saint Germain. C'était une chaîne de forçat dont les bouts se terminent par un anneau lourd et massif, un anneau qu'on rivait à chaque pied des prisonniers.
La tradition raconte qu'un jour - et ceci se passait dans un temps très ancien - alors que l'on conduisait des prisonniers de Piémont en Savoie par le Petit Saint Bernard, l'un deux, comme la troupe descendait devant la chapelle de Saint Germain, demanda d'y entrer pour faire ses dévotions. A peine en eut il franchi le seuil que ses chaînes tombèrent d'elles-mêmes.
A ce signe on reconnut qu'il était innocent et qu'il fallait bien que les hommes lui rendirent sa liberté, car tel était le bon vouloir de Dieu et de son serviteur, le Pieux Évêque d'Auxerre
.

Célestin FREPPAZ





LA CHAISE A PORTEURS 
LES BEQUILLES

LE RETABLE

LE CHŒUR DE LA CHAPELLE DÉDIÉE A SAINT GERMAIN

( Remerciements à Josette et Jean-Luc - merci à La Municipalité de Séez - )