samedi 27 avril 2024

UN BIEN BEAU TEXTE SUR LES MOINEAUX . Sur une Idée de Maurice Dunand

 

« Fais ce que tu crois bon, sois heureux et laisse piailler les moineaux ! »


Dans un monde où l’art est de plus en plus difficile et la critique facile, voilà une devise pleine de sagesse. De son temps La Fontaine l’avait bien compris, lui qui a écrit la fable intitulée « L’homme, l’âne et son fils... »

Sans prétention, en voici une réécriture…

« Un beau jour, un homme quitta la ville avec son fils pour aller au marché. Il avait aussi son âne, sur le dos duquel les deux hommes s’installèrent. A leur passage, des gens assis à bavarder, se mirent à dire : « Quelle cruauté ! Charger ainsi ce pauvre animal ! ils vont le faire crever ! » Le père se dit qu’ils avaient sans doute raison et fit descendre son fils, qui dût marcher à côté. Mais les spectateurs n’étaient toujours pas satisfaits ; ils se mirent encore à dire : « Regarde cet homme, il n’a aucune pitié ! 

Il se repose sur son âne et il laisse son garçon marcher à pied. »  Entendant cela, le père descendit de l’âne et y fit asseoir son garçon, tandis que lui allait à pied. Alors les gens oisifs qui les voyaient passer, se mirent à critiquer : « C’est du beau, disaient-ils, quelle époque ! Le respect se perd ! Cet enfant mal élevé se prélasse sur l’âne et laisse son vieux père marcher ! » 

Le père fit alors descendre son fils de l’âne et ils continuèrent leur trajet à pied, en tirant l’âne derrière eux. Mais les passants y trouvèrent encore à redire. Ils se mirent à se moquer de l’homme en disant : « Regardez ces deux idiots ; ils ont un âne et ils n’en profitent même pas. Ils marchent alors qu’ils pourraient monter l’âne. » L’homme comprit alors que quoi que l’on fasse, les gens trouveraient toujours à critiquer. Il décida qu’il ne faut pas s’en soucier

 – mais juste faire à son idée et continuer son chemin ; « les chiens aboient, la caravane passe »