samedi 17 août 2024

"T'es passé où...Georges ?"

           « T’es passé où…Georges ? »

 

Aux premières lueurs du matin, entre l’avenue de la Haute-Tarentaise à savoir de son atelier, jusqu’auprès de ces dalles en pierre de la Grande Rue, Georges, portait dans ce sac à dos éternel, comme une énorme bibliothèque de son savoir être et de son savoir faire. 

Ce printemps venait d’éteindre ses lumières et les lampions de l’été annonçaient, de plus belles, nos rencontres avec «  ce sacré Georges ! »

          Depuis quelques jours s’élevait, tel un mot de passe «  T’as pas vu Georges, ce matin ? » Souvent, toujours, parfois, nous avions soif de ses récits. Fallait il encore, puiser à l’encre du fond de l’œil de son regard «  qu’il ouvrait s’il sentait cette profonde amitié, sinon de passer son chemin ! »

              J’ai eu besoin de me nourrir de ses mots !

Alors Georges m’a ouvert la porte de son atelier, il m’a ému à l’heure de cette gouge sur l’ Arolles, de ces danses avec les copeaux,  de ces ailes de ce moulin éternel, de ces regards sculptés à l’aune de son talent.

                 Georges parlait peu, Georges parlait vrai !

A l’envi, il évoquait avec subtilité  ce goût des fourneaux et des pianos. Œnologue, Georges avait cette finisse, ce tact, cette intelligence, disons – le, ce goût de la vigne et du vin.

Georges ne racontait jamais rien au hasard, il excellait dans cet art inépuisable de vous parler avec amour, passion, de sa vie vécue avec son épouse, ses enfants, sa famille. Parler avec Georges ? C’était s’assoir à la table de cette amitié dont peu de personnes ont pu s’y retrouver.

   Et puis Georges s’en est allé,

                        dans le silence de la nature

Hélas, Georges nous a quittés,le 29 juillet 2024, tout simplement, tout modestement, tout naturellement. Assurément il n’aurait jamais voulu faire de peine à personne, à l’heure de cet Été de l’An 2024 ! Il aura été ce discret éternel. Il est parti en paix avec lui-même, il a retrouvé son épouse pas loin de ces gros nuages. Non il n’est pas parti seul, quelque part, nous sommes parti avec lui, car il détient en lui, quelque chose de nous, en lieu et place  de ce partage de sa vie qu’il nous a confié.

Georges ! Tu as pris un peu d’avance, nous sommes désarmés dans cette Grande Rue…Patience, nous ne sommes plus très loin !

Pierre VILLENEUVE