mardi 24 septembre 2019

AFIN QUE NUL N'OUBLIE ! TEMOIGNAGE DE ROBERT CHEVRONNET !


CHEVRONNET ROBERT TÉMOIGNE !
LE 03 JANVIER 1958, J’AVAIS 22 ANS, MA VIE BASCULAIT…

42 MOIS SOUS LES DRAPEAUX
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« Après un an, militaire d’occupation à Koblenz, Allemagne,
Je me retrouve en maintien de l’ordre dans l’Algérie en guerre,
Au cours d’une fouille de terrain, je suis grièvement blessé à la cuisse gauche par une balle explosive ( Reconnue par la Convention de Genève aux droits de la guerre).
Spontanément je pratique  un garrot, reste bloqué pendant 2 heures 30, par un tir ennemi, mon pistolet mitrailleur est percé par deux tirs. Je serai libéré par un char, venu à mon secours, sous les ordres du capitaine De Hautecloque ( Le fils du Maréchal Leclerc).
Admis à l’hôpital mixte de Philippeville (Algérie), le docteur-chirurgien Vincent, décèle, qu’en plus de la gravité de la blessure, une gangrène. Après une longue chirurgie, ma jambe st conservée et sauvée, malgré l’avis contraire du commandant militaire.
4 mois durant, je demeure à l’hôpital de Philippeville, car jugé intransportable. Ensuite je suis rapatrié à l’hôpital Desgenettes à Lyon.
Je serai libéré de l’hôpital le 30 juin 1959, soit après 18 mois d’hôpital, après diverses chirurgies et beaucoup de souffrances ».
                                             Reconnaissance de la Nation
La Légion d’ Honneur à titre militaire
La Médaille Militaire, haute distinction pour « faits » de guerre
La Croix de la Valeur Militaire avec palme
Citation à l’Ordre de l’Armée, signée par le Général De Gaulle
« 42 mois après, mon retour en terre boraine est effectif. Un bonheur extrême m’envahit, je serai choyé par toute la population boraine. »
                                                     Un retour au pays, dense
« A mon retour en terre boraine, quittée 42 mois plutôt, j’ai été accueilli comme il se devait et choyé par toute la population. Immédiatement j’ai été sollicité par Joseph Marchand, président des Anciens Combattants afin d’accepter la vice-présidence de l’association 14/18 – 39/45 et A F N.
En 1962/63, avec quelques anciens combattants d’ A.F.N., nous formons une association typiquement A F N, ceci avec l’aide de nos amis séerains. Au début, cette association s’identifie FNACA et de devenir plus tard l’ U.F.A.C. Dés la première assemblée générale, je serai élu président, et renouvelé à cette responsabilité 32 ans durant ! J’assurai simultanément la vice présidence des 14/18 & 39/45, même après la changement de présidence de Joseph Marchant à Louis Tordo.
Au cours de ces années hélas, certains anciens disparaissent, aussi nous scindons à l’unanimité ces associations et de n’en forme qu’une seule sous le vocable :
                        ANCIENS COMBATTANTS DE BOURG ST MAURICE/U F A C
J’en assurerai la présidence tout en conservation les postes de vice-présidents à Joseph Marchand et Louis Tordo.
                         AINSI  VA LA VIE, AINSI VONT LES HOMMES
 Mon parcours de vie mène mes pas vers le Brésil. Lors d’une assemblée générale, comme il se doit je présente ma démission..Après 32 années fructueuses de présidence. Une grande indifférence va s’installer, malgré mon dévouement, ma disponibilité,  ma générosité. Pas un mot, le silence devient assourdissant. Dans ce moment dur une question :
     «  Ai-je  été trop autoritaire, malgré mes successives réélections ? » Dans ma conscience le bonheur est intact et ma satisfaction grande : l’Association allait continuer et perdurer.
                                        DE LA PRÉSENCE A L’INDIFFÉRENCE
Robert Chevronnet a quitté ce monde associatif dans une indifférence troublante.
« Français vous avez la mémoire courte ! » dira t il, et de poursuivre « nous étions des appelés, nous avons fait cadeau de notre jeunesse, de nos 20 ans pour que VIVE LA France !
Mais Robert doit aller au plus profond :
 « Aujourd’hui encore des cérémonies se déroulent…J’ai vécu la dernière aux chapieux en temps qu’invité, j’ai fait face à l’indifférence. Moi, Grand Invalide de Guerre, pas un geste, pas un strapontin, obligé de resté  débout en plein soleil,  pas une rencontre, pas une parole, même pas des « têtes de séries ! »
Les mots fusent : » sans aucune prétention au sujet de notre guerre comparativement à celles de 14/18 & 39/45, Clemenceau n’a-t-il pas dit «  Ils ont des Droits sur nous ! » Et de poursuivre «  Le Président Macron à Boulouris le 15 juillet 2019 n’a-t-il pas déclaré : Toujours avoir le respect des Anciens Combattants  pour le France »
Enfin, à l’heure de se retrouver sous le chapiteau, il a fallu regarder les miettes, des verres vides. Robert a gardé sa dignité et son Honneur…
« Une bien triste bousculade de ces gens avides de paraître sans être. »
Texte  de Robert Chevronnet