« Eh …Mamie...Oh
Papi…comment c’était avant ? »
J’ai dormi comme un plot, mais
ne suis pourtant pas bien vigousse. Mon genou est empaté, car j’ai borté contre
un trô et suis arrivée toute émaloguée, et puis, il fait si bon fègnarder et
ringaler au lit » Racontera la mamie.
« Nos parents se sont
abadés tôt pour soigner les bêtes. J’ai entendu qu’ils décottaient la porte
d’entrée... ! » Reprendra le papi.
Et mamie de poursuivre «
Ils bérottent et se comparent. Papa va au soli, monte par les passons de
l’échelle pour atteindre le sommet de la matte de foin. Il enfate les fourchées
dans le dènieu. Ensuite, il pale et sort le fumier avec sa bérote, dont la roue
piûle, puis il éterd… ! » Tu comprends ça ma petite ?
Alors papi reprend la parole
« Après avoir coupé le prin bois pris dans les fassines auxquelles elle a
cisaillé les rioutes sur le plot, pour éclaircir le feu, maman s’asseye sur le
botacu, amouille les vaches, trait la Coquette et la Cendrée, mais la Lison est
agoutte. Ensuite, elle porte le pitin, dans la poulaillére et le distribue aux
polailles…Chut..Y en a même une qu’il faut découvasser !!! et aux
poussines, donne le manger au pouet (p’tioutes tartifles pitées et mécliées aux
relaviures) qui rulait à se faire pèter la corniule.
Le Botiou et la chèvre motte
se bouriôdent. Les vaches reçoivent la lèche et l’eau transportée du puits dans
un bidollion….
La soirée se terminait autour
du cantou, le sommeil l’emportait… »A demain Mamie, à demain Papi...pour
une autre soirée ? «
Pierre VILLENEUVE
Texte emprunté au livre d
’Andrée BLANC « LE PARLER SAVOYARD «