DANS l’INTIMITE
DE
L’HOSTELLERIE DU
SAINT BERNARD !
Il y aura bientôt 7 ans que les portes de l’Hostellerie du Petit Saint Bernard, se sont refermées à tout jamais. Alors qu’il y a 95 ans, cet établissement était assurément le fleuron des portes des stations touristiques. Telle une porte des 4 saisons. Le mot vacances venait fleurir sur les bouches de ces femmes et de ces hommes décidés à conjuguer le mot, tel un verbe : PARTIR !
Derrière ces vitres cassées... Monique et André Jond..Quel respect ?
Quand le rideau tombe, comment oublier ces
moments, comment ne pas penser à toutes ces familles se retrouvant autour de
cette cheminée capable de consommer les douleurs, capable de célébrer ces fêtes
ces familles d’antan, Comment ne pas rendre hommage à ces tables
partagées ? . Combien de fois nous sommes nous retrouvés dans cette rotonde, dans
cette grande salle, prés d’une table intime et de recevoir de la considération,
de la reconnaissance, un regard, un mot apaisant ?
La transformation de cette « maison
commune » ne sera pas !
Vous me direz...A quoi bon revenir sur le passé ? Oui, moi je sais que la vie s’est forgée à l’aulne de cet endroit, lieu capable de rassembler les joies, d’apaiser les peines, de donner la parole aux solitudes, de saluer les amitiés perdues, de glorifier les cœurs retrouvés, d’honorer les consciences consumées. Non … nous ne pouvons pas, plus passer devant ces murs, les frôler avec indifférence, être insensible, car à l’intérieur de ces murs, de ces recoins, de ces escaliers, de ces chambres, derrière ces carreaux aux regards indiscrets, reste et restera cette âme inaltérable, insoluble. Chaque pierre vous appartient, elle est cette confidente, elle est vôtre, elle est votre intime, elle est cette pierre à l’édifice de notre vie.
De là haut Palmyre MACHET nous regarde !
Alors viendra le temps des camions, des grues, des bulldozers, viendra le bruit de ces bruits de démolition, de transformation. Vous pourrez tout repeindre, refaire, modifier, orienter…Mais sachez..Vous les démolisseurs, que vous ne pourrez rien face à nos âmes, nos consciences, nos souvenirs, car eux, resteront bien vivants pour cette éternité que vous ne pourrez pas crépir.
Pierre VILLENEUVE