lundi 20 avril 2020

C'ETAIT TELLEMENT MIEUX AVANT...

Ces bruits de métiers, à jamais disparus.




 C’était au temps où les métiers occupaient toute leur place dans les quartiers, dans les ruelles, sur les places mais aussi dans les villages les hameaux et dans les fermes. Au bon milieu de l’atelier se trouvait la forge «  ou l’on pouvait tourner à deux sans se gêner ! »
Ainsi chaque matin aux premières lueurs du levée du soleil, les métiers s’exécutaient sous le soufflet de la forge, prés de l’enclume et sa bigorne, le baquet à charbon, l’auge pleine d’eau,  à portée de goupillon.
Devant chaque porte, les gens travaillaient en atelier et de fabriquer ces outils « qui n’étaient pas disponibles comme aujourd’hui dans les rayons des supermarchés. » précisera Daniel tout en surveillant les couleurs du tisonnier qu’il fabriquait.
Les outils s’inventaient de toute pièce et jaillissaient de l’intelligence du forgeron. Ainsi, du savoir faire des hommes, se fabriquait, la pince aux longues mâchoires, les étampes : fierté du forgeron, le marteau à planer, « à devant » « à traverse » et bien d’autres.
         Les sonneries de l’enclume ! Un autre Angélus !
Dans les fermes chacun s’appliquait à avoir son pic. Il fallait maîtriser le fer par le feu «  nous n’avions pas  de chalumeau à l’époque ! » et de voir cet outil se terminer par la subtile petite pointe forgée «  la mouche » qui permettait aux bûcherons de guider les troncs d’arbres à l’heure de « flotter le bois » dans les forêts de Malgovert à Séez.
           Ces bruits inventés par la main de l’homme
Où sont-ils donc ces bruits de ces métiers disparus ?  Comme le bruit du marteau sur l’enclume rythmant le travail des ouvriers, le bouillonnant bruit de la trempe, « le chant du marteau était subtil quand il frappait plus ou moins clair, quand il raclait  plus ou moins long ! »
Où êtes vous donc taillandiers, forgerons, cloutiers, couteliers, serruriers, maréchaux ferrants « vous, qui saviez tremper l’acier sous les 800° sous des gerbes d’étincelles du jaune paille, au bleu clair, jusqu’au  rouge « gorge de pigeon » et de maîtriser les températures dans «  le revenu » pour faire disparaître le cassant de  l’acier ! 
 Chaque chantier possédait sur place, son forgeron qui aiguisait, pioches, haches et  les pointerolles de toutes les percées.
Où sont-ils ces agriculteurs qui aiguisaient le soc de la charrue, la pioche à rigoles, affûtant la tourne pour réguler l’arrosage des prés et veillaient au bon fonctionnement des batardeaux ?

                       Jamais le dimanche !

Les ouvriers travaillaient durs en semaine, mais le dimanche le costume était de mise, la messe de tradition, les nouvelles apprises au café, et de retrouver ces beaux dimanches ou l’on ne s’occupait que de la famille.
                           Mais quand reviendras – tu ?
Ainsi il est fini le temps d’écouter les ouvriers qui chantaient dans les ateliers, il est fini le temps des odeurs de cette vie rythmée par les savoir faire, il en  est fini d’écouter le murmure des outils, de la forge et de son soufflet…
                          Moralité …
Ça c’était le temps d’avant..
Le temps d’après ce serait à partir du 11 mai 2020… ?
                 …C’était tellement mieux avant !...
Pierre VILLENEUVE
( remerciements à Dany.)