mercredi 24 juillet 2019

LA SECURITE ROUTIERE EN 8 RECOMMANDATIONS

Sécurité routière : 8 recommandations du CNSR pour une route plus sûre
Le Centre national de la sécurité routière (CNSR), instance regroupant l'ensemble des parties-prenantes de la sécurité routière avec pour mission de formuler des avis et recommandations au Gouvernement, s'est réuni le 9 juillet 2019 en séance plénière. Voici les 8 recommandations qu’il a adoptées pour lutter encore plus efficacement contre l'insécurité sur les routes.

Lutter contre la circulation à contresens sur les routes à chaussées séparées
Très accidentogène, la circulation à contresens sur autoroutes et voies express à chaussées séparées est à l'origine d'environ 25 morts par an. Le CNSR propose des signalisations spécifiques (panneaux sur fond jaune, marquage horizontal, etc.) et la généralisation de messages d'alerte et de prévention, diffusés sur les panneaux à affichage variable.

Créer un observatoire des modes de déplacement doux
L'usage des « modes de déplacement doux » (piétons, vélos, trottinettes, etc.), moins polluants, connaît une augmentation notoire en milieux urbains. Ces déplacements concernent des usagers particulièrement vulnérables. Pour mieux les protéger, il importe de quantifier cette progression et d'en mesurer les effets, mission qui serait confiée à un nouvel observatoire.

Impliquer les constructeurs dans l'information et l’utilisation des aides à la conduite
Alors que de plus en en plus de véhicules sont équipés de dispositifs d'aide à la conduite (ADAS), comme par exemple le régulateur adaptatif de vitesse ou le freinage d'urgence automatisé, il semble essentiel pour qu’ils soient gage d'une réelle sécurité que leurs potentialités et leurs limites soient maîtrisées par le plus grand nombre. Pour cela, les constructeurs sont incités à s'engager dans le financement et la diffusion de tutoriels qui seraient mis à disposition des conducteurs sur une plateforme officielle dédiée. Ils présenteraient l'utilisation des ADAS de chaque marque et modèle de véhicule.

Préserver la mobilité et la conduite des seniors
Le but est de préserver au mieux, dans les meilleures conditions de sécurité, la mobilité des seniors et notamment leur capacité de conduire (gage de lien social et de bonne santé physique, notamment dans les territoires où les transports publics font défaut). Le CNSR ne demande pas à mettre en place des visites médicales systématiques et obligatoires à partir d'un certain âge. Sa recommandation promeut le repérage des situations à risque, les auto-évaluations, les bilans de compétences et les remises à niveau des connaissances en fonction de l'avancée en âge et pouvant déboucher sur des alternatives à la conduite individuellement acceptées.

Sensibiliser au risque routier professionnel les personnels entrant dans l'entreprise
Le CNSR souhaite sensibiliser et évaluer ceux appelés à se déplacer dans le cadre de leurs fonctions et sur les trajets domicile/travail. Sont ciblés les jeunes en début de carrière, mais aussi ceux qui changent d'employeur. Sa recommandation propose une méthode et des outils pratiques à définir avec l'appui des branches professionnelles.

Définir un cadre d'évaluation pour les expérimentations de véhicules dits autonomes
Les expérimentations de véhicules dits autonomes (à délégation totale ou partielle de conduite), dans les conditions réelles de circulation s'intensifient. Actuellement les bilans issus de ces expérimentations s'avèrent peu développés (se limitant aux incidents ou accidents déclarés). Il est proposé de réaliser une évaluation complète qui englobe tout à la fois les volets techniques, mais aussi les aspects comportementaux et la perception par tous les usagers de la route et de rendre publique une synthèse annuelle de ces évaluations.

Améliorer la protection des cyclistes
Cette recommandation vise à :
- mieux former les adultes et les seniors à une pratique sécurisée du vélo ;
- sensibiliser davantage les autres usagers au partage de l'espace avec les cyclistes ;
- intensifier le développement de pistes cyclables conçues selon les standards des pays européens « en pointe » en ce domaine (Pays-Bas, Danemark, Suisse...).

Former aux gestes qui sauvent sur la route
Cette recommandation propose d'instaurer une formation pratique en lien direct avec la nature des risques et des accidents routiers. Elle reposerait sur un volet théorique (à distance à l'aide de tutoriels adaptés) suivi d'un volet pratique (2 heures de formation en présentiel et dispensé par des organismes agréés pour l'enseignement du secourisme). La validation de cette formation serait un prérequis pour passer l'épreuve pratique du permis.
Sécurité routière, com. du 8 juillet 2019