lundi 10 novembre 2014

CORRESPONDANCE DANS LES TRANCHEES EN 1914 1918 ...DES TAVELAIS !




La langue de la correspondance

Tous les soldats écrivent en français, émaillé pour certains de quelques mots de patois.

Ces textes ont été mis à notre disposition par Anne Marie BIMET - Ils sont extraits des correspondances des poilus d'Hauteville-Gondon  - remerciements 
Les photos font partie d'un fond d'Archives -
« Il faut  que je vous dise comment j’ai passé mon jour de Cametrant. » (Carnaval)  Comme Miédan Victor avait reçu un colis, comme il y avait la gotta  (eau de vie) et des toma,(tomme) nous avons profitté de tous ce qu’il y avait. »                                 Joseph Biolley

« Ici nous pouvons dire que nous sommes dans les caves de Mars, (les giboulées de Mars) un moment bon, un moment mauvais. »
                Joseph Biolley

« Voilà ! comet dit gênais des chappèlards. » (comme dit Eugène Chappelard)
                Joseph Biolley

« Rose, tu m’as pas dit s’il y avait beaucoup des darbons, (taupinières) ne vous faites pas du chagrins du travail. J’irait bien adober  (écraser les taupinières et nettoyer les prés) en montagne. »
                Joseph Biolley

« le bonzor au vujïn »  (le bonjour aux voisins)
                Joseph Biolley

« Comme cantonnement on n’est pas trop mal mais ce que je craint c’est les bêtes qui ont (la rassèlas nayi) ave les troupes qui ont déjà séjourner depuis longtemps. »
   
    Joseph met les mots entre parenthèses pour indiquer qu’il change de langue. Il parle des bêtes qui ont la colonne vertébrale, le dos noir. Il s’agit des poux bien sûr.

« C’est toton »  (pareil)
                Joseph Biolley

« J’ai reçu le billet de 5 fr ce qui m’a fait plaisir.
Zévo bentout a sec fait preut. »    (J’étais bientôt à sec, ça ira bien comme ça.)
                Joseph Biolley

« mama fait dèvot pas des mauvè sang. » (Maman, ne vous faites pas de mauvais sang. )
        Il est à noter qu’à cette époque, on vouvoie ses parents.
                Joseph Biolley

« ça couchait tous les jours. »  (ça faisait la tempête tous les jours.)
                Auguste Romanet

Pierre VILLENEUVE
( documents Anne-Marie BIMET)