LES CROIX DE BOIS DANS LES
ALPAGES EN HAUTE TARENTAISE
Les croix de chemins sont des croix monumentales qui se sont développées depuis le Moyen Âge et sont destinées à christianiser un lieu. De formes, de tailles et de matières variées (bois, granite, aujourd’hui en fonte, fer forgé ou en ciment), elles agrémentent aussi bien les bourgs et les hameaux que les routes de campagne et symbolisent l’acte de foi de la communauté. Elles se multiplient à partir de 1095, date à laquelle le droit d’asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide et de protection.
Histoire
La croix de chemin est un symbole chrétien qui s'est répandu principalement à partir du XVIIe siècle en Italie1. Elles sont dues à la volonté publique des communautés ou celle privée des familles.
Les premières agrémentent les bourgs et les hameaux et symbolisent l’acte de foi de la communauté. On les rencontre souvent aux carrefours, elles guident le voyageur et le protègent de l’inconnu et des mauvaises rencontres. Elles sont parfois un lieu de pèlerinage comme la croix des rameaux par exemple : chaque année avait lieu une procession très importante jusqu’à la croix où l’on bénissait le buis. Elles sont ornementées de quelques lignes de prières.
Toutes les croix ne sont pas dues à la volonté des communautés, nombreuses sont celles qui ont été érigées à la suite d’une initiative privée, souvent par une famille aisée qui voulait à la fois affirmer sa foi, protéger les siens, obtenir une faveur ou en signe de reconnaissance pour une faveur obtenue. On distingue parfois ce type de croix des précédentes lorsqu'il y était gravé le nom de la famille commanditaire. Parfois, on y trouvait même un blason. À cette fonction où s’exprime la foi populaire, on peut aussi inclure les croix élevées tout près des champs cultivés pour implorer la protection divine contre les fléaux naturels qui affligeaient les récoltes2.
d' HAUTEVILLE GONDON AUX SOMMETS DE LES CHAPELLES
Lorsque la croix est érigée, elle est bénie, et fait généralement l’objet d’un culte: on y faisait le plus souvent des processions, mais pour les croix éloignées des bourgs ou dans des hameaux isolés, les manifestations étaient beaucoup plus humbles : les bergères allant aux champs accrochaient au fût de la croix un rameau de genêt, ou déposaient un bouquet de fleurs, à moins que ce ne soit l'œuvre d'un passant.