Le statut de micro-entrepreneur (ex-autoentrepreneur) permet aux
exploitants de gérer leur activité avec une grande souplesse et une
grande simplicité au niveau administratif. Le projet de loi de finances
pour 2018 prévoit un doublement des seuils de chiffre d’affaires
permettant de bénéficier de ce statut. En revanche, ces seuils ne sont
pas applicables pour la franchise de TVA.
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Seuils applicables actuellement ¶
Pour bénéficier du statut avantageux de micro-entrepreneur, l’exploitant ne doit pas dépasser un certain montant de chiffre d’affaires dont le montant dépend de son activité :- Pour les activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou aux activités de fourniture de logements : 82.800 €.
- Pour les activités de prestations de services (dont les locations meublées hors meublés de tourisme et chambres d’hôtes) et les professionnels libéraux : 33.200 €.
Si l’entreprise dépasse ces seconds seuils en cours d’année :
- Elle perd le bénéfice de la franchise en base : à compter du 1er jour du mois de dépassement, l’exploitant doit appliquer de la TVA sur ses ventes (il pourra en contrepartie déduire la TVA sur ses achats).
- L’exploitant continue de bénéficier du régime de la micro-entreprise (pour les cotisations et pour le régime d’imposition des bénéfices) jusqu’au 31 décembre de l’année de dépassement.
Les seuils prévus par le PLF 2018 ¶
L’article 10 du projet de loi de finances pour 2018 prévoit une augmentation de ces seuils de chiffre d’affaires de plus du double :- Pour les activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures, de denrées à emporter ou à consommer sur place, ou aux activités de fourniture de logements : le seuil passerait de 82.800 à 170.000 €.
- Pour les activités de prestations de services et les professionnels libéraux : le seuil passerait de 33.200 à 70.000 €.
Ainsi, si le texte est voté en l’état, les entreprises dont le chiffre d’affaires serait compris pour l’année 2017 entre 91.000 et 170.000 €, pour les ventes de biens, et entre 35.200 et 70.000 € pour les prestations de services :
- Pour l’impôt sur le revenu 2018, assis sur les revenus de 2017, l’exploitant bénéficierait des nouveaux seuils et serait soumis au régime fiscal micro-BIC ou micro-BNC (imposition selon un bénéfice forfaitaire fonction du chiffre d’affaires, ou imposition sur option au prélèvement libératoire).
- Pour les cotisations sociales versées en 2018, l’exploitant bénéficierait également des nouveaux seuils et paierait ses cotisations selon le régime micro-social, c’est-à-dire selon un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé au cours du dernier trimestre (option possible pour le paiement mensuel).
- Pour la TVA en revanche, les nouveaux seuils ne s’appliqueraient pas. L’exploitant devrait soumettre ses ventes à la TVA dès le 1er jour du mois de dépassement en 2017 du chiffre d’affaires (seuils de 91.000 ou 35.200 €). Ces seuils continueraient à s’appliquer en 2018 et les années suivantes.
En outre, pour être applicable, les nouveaux seuils doivent faire l’objet d’un vote définitif par le Parlement, d’ici la fin de l’année 2017.