lundi 10 novembre 2025

C'ETAIT ...UN 11 NOVEMBRE 1943 ! DANS LA SERIE " LA PETITE CHRONIQUE DE MICHELE !

 LA PETITE CHRONIQUE DE MICHÈLE

11 NOVEMBRE 1943

En 1943 je venais de naître. Et vous aussi sûrement. C’était le 25 ème anniversaire de
l’Armistice de la guerre de 1914-1918. La pire, à cette époque, qui laissa la France, notre
chère Patrie, sans hommes. Même si la population chantait « Vous n’aurez pas l’Alsace et la
Lorraine » les dommages étaient sans nom. Du nord jusqu’au sud ; de l’ouest à l’est de la
France plus que martyrisée. Souffrance des souffrances ! Il fallait tout reconstruire, reprendre
la vie en mains, sans rechigner dans des conditions extrêmes.
Mais ce n’était pas fini, il fallait bien recommencer une nouvelle guerre. Toi, l’ami, le
parent, l’époux, tu es peut-être né en 1938 ou 1939. Lors de l’occupation allemande nazi, tu
avais peut-être deux, trois ou quatre ans. A la maison tu entendais dire « sales boches ». Et tu
courais peut-être dans la rue principale de ton village en disant « sales boches ». Tu ne savais
pas, tu ne comprenais pas le danger.
C’est toi, le natif de 1938 qui m’a raconté ça. Tu es né à Aime. Et tu m’as appris plein
de choses que je ne savais pas concernant cette guerre, pendant laquelle tu étais encore bien
innocent.
Il a fallu que tu arrives à l’âge de 19 ans, pour faire tes trois jours, à Lyon, avenue
Maréchal Leclerc, au bord du Rhône, juste en face d’où j’habitais et que j’étais bien loin de
deviner quel serait mon destin et le tien, 66 ans après, en Savoie, ton pays natal.
Tu m’as dit : « Je partais avec l’idée de défendre la France ! ». Bien sûr on vous avait
bourré le crâne avec ce principe. Mais je ne vais pas raconter l’Histoire de la Guerre
d’Algérie, car cela a été injuste pour les deux camps, avec tellement de vies sacrifiées. Oui,
des vies sacrifiées, comme toujours, de partout, sur la Terre, pas pour des prunes, mais des
oranges ! De la violence et de la rage dans le cœur de l’Homme.
Certains jeunes, aujourd’hui, genre irrespectueux et ignorants de l’Histoire de la
France, la plus récente, doivent se dire entre eux : « Moi, j’en ai rien à foutre des guerres ! ».
Je l’ai entendu de mes propres oreilles de la part d’un gamin de douze ans. Mais ils la font sur
des consoles de jeux vidéo aberrants qui les conditionnent sans autre forme de lamentation ou
de conscience. Certes, il y a des termes divers et variés pour exprimer une opinion. Et chacun
y va de son vocabulaire, de plus en plus restreint pour le dire. Nous sommes tous tellement
différents. Nous n’avons pas tous le même degré de courage, de détermination et d’éducation.
S’il fallait à nouveau défendre notre Patrie, serions-nous aptes à le faire ?
Alors, on prie, on s’auréole de Lumière, nous les anciens, que s’il fallait « résister »
nous résisterions, puisqu’on va mourir bientôt…

Le Sous-Préfet, Monsieur Jean Moulin, est décédé dans un train le menant, mourant, à
Berlin, suite à d’atroces tortures pour le faire parler. C’était juste cinq jours après ma
naissance, le 7 juillet 1943. Il ne parla jamais. Il ne dénonça jamais ses amis Résistants. Quel
courage ! Ne faisons pas de comparaison, ne jugeons pas, laissons juste parler notre cœur ! On
ne sait jamais, si ça recommençait…
Une pensée de Lumière, un geste, un souvenir, cela est très important, pour le maintien
d’un monde d’Amour !...