C'était au temps !
Pour téléphoner nous devions aller au Bureau des P.T.T. ' Poste Télégramme Téléphone), rue Dessertaux, muni de notre porte monnaie et de demander à l'opération de composer le numéro de téléphone de la personne que nous souhaitions joindre...par exemple...Le 33 à Bourg saint Maurice.le 82 à Val d' Isére, sinon le 14 à Les Chapelles.
En contre parti, nous recevions un petit carton avec le N° de la cabine téléphonique, et de nous assoir à attendre ...souvent longtemps.
Et puis...tout d'un coup .. DRING...DRING...DRING ! C'est à vous à la cabine n° 2 !
Alors il fallait dire l'essentiel et être bref..sinon il fallait débourser des sous en pièces trouées ! C'était très onéreux ! Aussi on s'appelait pour l'essentiel 3 ou 4 fois par an !
Entre temps on s'écrivait de longues lettres, on lisait les "nouvelles" en achetant le Journal à plusieurs que l'on se passait, on écoutait le poste à galène et plus tard la T.S.F.
Le bonheur était dans la rue, les prés, le foin et ces sacrées veillées à se raconter les fabuleuses histoires d'un passé perdu à tout jamais. Les histoires allaient bon train, sous des odeurs de soupe, de jeux de cartes, de tricotages, de sommeil dans le cantou, de ces poules venant se chauffer prés de la cuisinière presque éteinte, éclairée par ces ampoules en mode " 30 bougies" à l'heure du balancier de ces ombres tirées du plafond venant des jambons, des saucissons et des morceaux de lard, se balançant, en attente de nous régaler. Les chats et les chiens veillaient en nous.
A l'heure de fondre sous les édredons, il faisait bon dans la maison, les chambres étaient attenantes à l'écurie et les odeurs de ces foins des alpages nous rassuraient à l'heure de faire dormir nos yeux.
Pierre VILLENEUVE