Plus qu’un décor dans nos montagnes
C’est
beau un troupeau dans des alpages verdoyants sur fond de montagne et de
glacier. Avec un berger au son des clarines de tarines et abondances.
Mais ce ne sont pas que des éléments de décor et de carte postale.
Les
alpages sont un outil de travail pour des hommes et des femmes, à
respecter quand on se promène... Ils ont été travaillés, soignés avec
foi et passion par des générations, un patrimoine commun à beaucoup.
Quand on peut se faire proche de ces hommes et femmes, directement ou indirectement on comprend un peu leur vie. En cet été 2025, ils sont dans l’inquiétude et l’incertitude. A chaque traite du matin ou du soir, il leur faut surveiller si de maudits taons ou mouches n’ont pas piqué l’une ou l’autre bête leur apportant la dermatose.
« Et si ça nous arrivait à nous ? on ne veut pas y penser ! Car un troupeau, chez nous, n’est pas qu’une liste de numéros anonymes mais des noms (cette année ils commencent par A). » Avec une longue sélection on connaît leur histoire, leur caractère... presque de la famille.
On ne peut pas s’en séparer comme ça. Quelle solution la moins pire si ça arrive ? Et pour protéger les autres ? Il y a des éleveurs qui pleurent d’avoir été obligés de le faire, des vétérinaires bouleversés de devoir supprimer des animaux après les avoir soignés.
Il y a bien une solidarité qui se crée et demande à grandir. Car c’est toute une filière qui est en jeu, pas simplement agricole. Mais plus largement.
« Protégez nos patres et nos troupeaux » dit cette inscription dans une chapelle d’alpage de chez nous.
La Bible parle de Jésus le Bon Berger (pas des bovins mais des ovins, qu’importe !). Et ce n’est pas que pour les animaux, c’est aussi pour nous les humains.
Il appelle chacune par son nom, il donne sa vie pour elles, soigne et va à la recherche de celle qui s’est perdue «
(Psaume 22, Évangiles de Luc 15,4 et Jean 10,14).
Jacques, prêtre