Le Transformateur..qui était prés de l’École du Centre |
Emplacement de l'ancien bachal, Montée des Écoles |
Il était une fois la rentrée scolaire à l’École du Centre le 1° OCTOBRE 1955 !!
" Les élèves avaient tracé un circuit de petites voitures de part et d'autre de l'escalier |
Balustrade sur la rampe de l'escalier |
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En ce 1° Octobre de l'an 1955, La trentaine d'élèves étaient impatients de faire la rentrée scolaire. Les tabliers étaient encore propres, les cartables avaient de la marge pour accomplir une nouvelle année. "Nous étions en rang, Le maître ne s'éloignait pas de son sempiternel sifflet qui rythmait les récréations !". La ligne électrique servait de perchoirs aux mille et une hirondelles qui préparaient leur long voyage vers les pays du SUD. L'automne colorait les arbres, les derniers élèves n'allaient pas à tarder à rejoindre le banc de la classe du "Certificat d’Études" de ses 35 élèves, la descente des alpages était accomplie, le foin dans la grange, les bêtes dans les prés sinon dans les étables.
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L’École du Centre fermait ses portes le 14 juillet jusqu'au 1° Octobre. "Ce sont les dispositions conjuguées du Front Populaire qui défendait le droit d'aller en vacances mais aussi les travaux des champs des paysans qui, dés l'emmontagnée, amenaient femme et enfants afin de respecter le rythme du cycle des travaux de la ferme !". Déjà fin mai certains regagnaient le troupeau, préparaient l'estive et la première halte à la montagnette du côté de l'Arpette aux Arcs à l'altitude moyenne de 1600 m avant d'atteindre les sommets à Fort 2000 ou la Ville des Glaciers ! Certains agriculteurs n'avaient que 3 à 5 tarines, elles rejoignaient le fruit commun. Les enfants étaient heureux de s'occuper de ce troupeau de toutes les fermes alentours. Depuis le sentier des balcons certains enfants jetaient un œil sur l’École, mais il fallait respecter le père.
Dés la saint Michel on était sûr de tous se retrouver " au complet " "les garçons d'un côté...les filles de l'autre et pas question de dépasser la ligne fictive qui nous séparait à la récréation !"
Je me souviens de cette École du Centre qui n'avait pas de cour de récréation, pas de clôture. Dés que nous étions dehors " à nous les nouvelles aventures !"
Témoignages de ces élèves espiègles, devenus des hommes, que vous rencontrerez à l'envi. Chacun y est donc allé de ses souvenirs de ces jeux qui n'étaient pas interdits !
"__Nous allions grimper sur le transformateur. Il reste encore cette échelle et cette plateforme, on arrivait à monter sur le toit !"
"__L'école était attenante au Pré de Foire entouré de poteaux en béton avec une chaîne. Les plus petits se balançaient au gré du vent, les grands plus lourds nous surprenaient en se mettant tous ensemble à se balancer un peu plus loin sur cette même chaine...On était surpris et nous voila tous parterre !"
"__Le long du mur actuel du mur de clôture, coulait un ruisseau qui était une émergence du canal d'arrosage. Nous construisions des barrages, au coup de sifflet du maître on lâchait les barrages et chacun surveillait si son barrage avait tenu le coup."
"__Pré du grand escalier actuel qui descend vers la rue des écoles nous jouions à la petite voiture avec des " Solido"."
"__Plus tard nous avons utilisé la rampe de l'escalier afin de glisser dessus avec nos cartables....C'est pou cela qu'encore aujourd'hui elle est surmontée d'une rambarde en fer..elle avait été installée pour nous empêcher de jouer à ce jeu...Les cartables pouvaient souffler"
LA COUR DE RECRÉATION LA PLUS VASTE DU MONDE
Nous avions la cour de récréation la plus grande du monde
"__Un jour nous avons bouché l'écoulement de l'eau du bachal qui était situé prés de la "pissotiére" en bas de la rue des écoles après la salle Grenette. L'hiver l'eau se gelait rapidement et nous avions une bien belle patinoire. Ceux qui avaient des galoches à clous faisaient des étincelles quand ils glissaient au delà de la glace...d'autres gens qui passaient par là se prenaient une gamelle !""
"__Le jour du marché au Pré de foire, certains descendaient avec leur mulet qu'ils attachaient au bachal qui était situé devant la maison de Mr Villien, prés des gros platanes actuels. Pendant ce temps, alors que les propriétaires s'arrêtaient à tous les cafés situés "à droite de la Grande Rue"...donc quel que soit le sens ! " Nous décrochions les Mulets pour aller les attacher de l'autre côte du marché. Inutile de vous décrire ceux qui cherchaient en vain leur mulet, quelque peu chancelant, tout en se grattant la tête, soulevant leur béret et d'un pas très incertain :
" "bè ! crénoun ! créyouô biene ké lo moulète irè aglèto iki ! .. comprénio riène ! "
...On les avait bien mis là ! "...."
"__On jouait aux billes devant l'école. Parfois elles roulaient dans la fosse à charbon qu'alimentait Mr coquillard. " J'étais le plus mince ! je passais à travers le soupirail ! et ramenais des billes...le visage tout noir et mes habits bien sales !"
"__On se moquait des filles qui jouaient " au ballon prisonnier" alors que notre jeu était " le jeu de la balle nommée", sous le préau."
Le sifflet venait de retentir, le temps de se frotter les yeux, les rêves passaient, il fallait refermer cette bien belle page d'histoire locale écrite à l'encre violette, par ces élèves de la classe 1955.
Que par ces lignes, puisque nous n'avons pas dévoilé les prénoms de cette fine équipe d'alors, qu'ils soient remerciés de nous avoir apporté ces témoignages d'un autre temps...
Ah ! que c'était le bon temps !"
Pierre VILLENEUVE