ARRESTATION
de Maurice COQUILLARD, Célestin CANO, René JUGLARD et PACAUD le 20 JUIN 1944 !
Le
maquis avait besoin de vivres, d'armes et de munitions. Des hommes de tous
âges, des jeunes principalement, s'employaient à le ravitailler au mieux. Il y
avait risque certain, il fallait le courir. Ces jeunes gens ont ils été
imprudents ? Ont-ils été l'objet d'une dénonciation ? Il parait certain qu'ils
se sont vantés dans les cafés d'avoir porté des armes au maquis.
Il
demeure que Piffer était certainement renseigné. Ses agences d'information
étaient-elles civiles, étaient elles militaires ?
Combien
de membres de la Gestapo
circulaient en civil dans les rues et les cafés de la cité boraine, toujours
aux écoutes ? Il ne faut donc pas s'étonner de l'action simultanée de Piffer
auprès des familles des jeunes gens cités plus haut. Arrêtés et conduits à la
caserne, après interrogation serré, Pacaud fut seul rendu à la liberté.
Concernant
la capture de Cano qui aurait été arrêté porteur d'un révolver et cette de
Juglard dont la maison d'habitation a été au préalable perquisitionnée de fond
en comble...peu de détail !
Par
contre, concernant l'arrestation de Maurice Coquillard, il est à noter que les
circonstances de cette arrestation font apparaître en la personne de Piffer un,
personne complexe.

Grâce
à Mr Ulrich Anxionnaz, il en avait profité pour obtenir sa mutation dans le
service agricole. D'employé, comme ouvrier-menuisier chez M. Novello, Maurice
Coquillard devenait ainsi bûcheron chez Ulrich Anxionnaz. Sa nouvelle situation
régulièrement acceptée par Chambéry, le mettait à l'abri du S.T.O.
Mais
Piffer veillait à la caserne Ulrich et Maurice.
Il demanda à ce dernier
pourquoi il avait quitté son emploi de menuisier ? L'explication lui fût donnée
aussitôt : M .Novello n'ayant plus assez de travail et M. Anxionnaz ayant
besoin de bûcheron, sa mutation avait été demandée et acceptée. Piffer déclara
alors qu'il allait lui même téléphoner à Chambéry; entre temps, il invita
Maurice à monter au premier étage dans le bureau spécial et informa Ulrich
qu'il pouvait disposer.
L'angoisse
des parents, ne voyant pas revenir leur fils, est trop facile à imaginer. M. Coquillard
n'ose se présenter lui même à la caserne de peur de faire des déclarations
susceptibles de nuire à notre fils dont il ignore la nature de la déposition. C'est
M. Ulrich Anxionnaz, qui se charge d'exprimer à M. Piffer l'inquiétude de
parents et leur vif désir d'avoir des nouvelles.
" Dites bien aux parents
qu'ils n'ont pas à s'inquiéter"

Hélas,
trois semaines plus tard, exactement le 12 juillet 1944, à Toussieu, Isère,
Maurice était lâchement assassiné avec son camarade et ami Célestin Cano et 26
autres Français.
M.
Le Maire lui-même, avait tenté d'intervenir, mais sans succès !
VILLENEUVE
texte
intégral tiré des archives paroissiales
- LA VOIX DE
SAINT MAURICE - n° de DÉCEMBRE 1945.