Le lotissement des Chalets Pointus est l'une des premières réalisations (avec La Rive en 1970) de B. Taillefer (Atelier des Trois Arcs) , charpentier de métier, qui rejoint l'équipe des concepteurs des Arcs en 1967, à la demande de Ch. Perriand et de R. Godino.
Le plan du lotissement est établi en 1970 pour une capacité de 30 chalets. Mais la construction s'échelonnant sur plusieurs années, des variantes ont été apportées à la conception initiale du chalet Pointu.
Le site est un versant dégagé, situé à proximité du cour de la station, permettant de construire en pleine nature, tout en offrant aux habitants les commodités et les services de la station, mais sans empiéter sur le domaine skiable.
L'idée est de proposer la construction de chalets conçus de manière très simple "tente fixe, cabane, des façades triangulaires, la principale vitrée qui pourrait s'occulter par la terrasse", et “commode” à mettre en œuvre.
Les chalets sont dispersés et installés sur les replats d'un terrain en forte pente, situé à l'extrémité sud-ouest de la station de Pierre-Blanche Arcs 1600, et desservis par une route en lacets (non déneigée l'hiver) , qui emprunte des chemins existants, dont la “route des Espagnols”.
“La gamelle et le caillou”, c'est la consigne verbale donnée par B. Taillefer aux propriétaires et aux entrepreneurs pour régler l'implantation et l'orientation du projet à construire. Tous les chalets sont orientés vers le sud-ouest, mais les faîtages de chaque chalet convergent tous vers un point unique situé à plus de 300 mètres du coeur du lotissement, orientant les 30 constructions.
Pour matérialiser le point de visée, B. Taillefer installe une gamelle en métal brillant, au sommet d'un épicéa situé dans le versant en face de la copropriété du lotissement. Et pour fixer le lieu précis d'implantation de chaque chalet, il dépose un caillou sur le sol. La conception des chalets repose sur un travail particulier avec les éléments du milieu naturel (l'orientation, la lumière, l'inclinaison, la relation au vide et au sol pentu). Ce sont aussi des compositions autour du travail du bois, avec une superstructure en charpente, faite d'une “nef” et de "chapelles latérales" recouvertes d'un toit, formant la partie habitable du chalet.
Un soubassement en maçonnerie de béton forme l'assise de la charpente et abrite les pièces d'habitation complémentaires.
“Ce sont les contraintes qui ont fait les Pointus”, car il s'agit d'"une construction économique" qui permet que la neige ne reste pas sur les toitures, de limiter les fondations car les murs supérieurs de la superstructure sont repris sur une dalle en porte à faux, de réduire les parois, car les toits “font” aussi les murs.
Extrait du POP : la plateforme ouverte du patrimoine du Ministère de la Culture