Famille
Divorce : le devoir de fidélité subsiste tant que le divorce n’est pas prononcé
On
pourrait penser qu’après le début d’une procédure de divorce, une
relation adultère est considérée comme moins fautive (au regard des
motifs du divorce) que pendant la vie commune des époux. La Cour de
cassation vient rappeler qu’il n’en est rien.
L’introduction
de la demande en divorce « ne confère pas aux époux encore dans les
liens du mariage une immunité destituant de leurs effets normaux les
offenses dont ils peuvent se rendre coupables l’un envers l’autre »,
rappellent les juges dans une formule alambiquée mais sans appel.
Dans
l’affaire qui a donné lieu à cette décision, l’épouse avait été
surprise en flagrant délit avec son amant, après l’ordonnance de
non-conciliation donc pendant une période où la vie commune avait cessé.
Certains éléments de fait, toutefois, pouvaient faire simplement
suspecter (sans preuve formelle) que la relation adultère avait débuté
antérieurement…
La conséquence, sur le plan
juridique, est la validation du prononcé du divorce aux torts exclusifs
de l’épouse par la cour d’appel de Toulouse (en 2013), alors que le
jugement de première instance avait retenu les torts partagés.
Cass. civ.1ère, 1er avril 2015, n° 14-12823