Vacances sur les canaux
Tourisme fluvial : partir au fil de l'eau
Vous
rêvez de vacances au calme sur un tempo lent... Alors, embarquez pour
une croisière privée où le capitaine, c'est vous ! Il suffit de louer un
bateau fluvial et de faire un périple sur nos canaux et rivières
navigables.
Qu'est-ce qui vous retient de larguer les
amarres pour partir sur les canaux paisibles qui parcourent la France ?
Pour voir le pays d'une façon différente, en famille ou entre amis, sans
braver les risques de la mer, le house-boat ou pénichette ne manque pas
d'arguments. D'abord, il y a l'étendue du terrain de jeux qui permet
d'envisager des régions et climats variés. La France dispose du plus
vaste réseau de voies navigables d'Europe : 8 200 km ! 6 700 km de ce
réseau sont gérés par les voies navigables de France (dont 3 800 km de
canaux et 2 900 km de rivières et fleuves). N'ayez pas peur de
l'isolement : 2 761 communes sont traversées par ce réseau fluvial et on
compte 1 782 écluses à passer ! Le choix de naviguer au milieu des
campagnes ne connaît pas d'obstacle comme la navigation au moteur en
mer. Vous n'avez pas besoin de permis pour diriger un bateau, dans notre
pays, si l'embarcation qui est mise à votre disposition ne dépasse pas
15 mètres et sa vitesse 10 km/h. Mais attention, la navigation est tout
de même soumise à un code (voir plus bas). Reste la pratique qui peut
vous stresser lorsque vous n'avez jamais piloté de bateau. Pour vous
former rapidement, le jour de l'embarcation, un coach vous fera visiter
le bateau loué en vous montrant le fonctionnement des appareils puis
vous initiera à la navigation fluviale. Il vous indiquera les
principales manoeuvres (amarrage du bateau, comment en croiser un
autre, etc.). Il peut même rester avec vous pour vous aider à passer la
première écluse si vous appréhendez de le faire seul.
Cinq bonnes raisons de faire du tourisme fluvial
Pendant une semaine, à leur rythme, Pascale
Weeks et sa famille ont navigué sur le canal de Bourgogne. Elle en a
fait un récit sur son blog (scally.typepad.com). Voici, selon elle,
quelques bonnes raisons d'adopter le tourisme fluvial :
• Pas de voiture, pas de bouchons, pas de problème pour se garer et pas de permis
Vous êtes tranquilles sur votre bateau, vous
voyagez sans les inconvénients de la voiture, surtout dans des régions
très fréquentées durant les vacances.
• Comme le camping-car, sans les contraintes de stationnement
Contrairement aux camping-cars, vous pouvez
vous arrêter n'importe où le long des canaux (1). Il suffit qu'aucun
panneau ne vous l'interdise expressément et que vous veilliez à ne pas
gêner la navigation des autres bateaux.
De temps à autre, rien ne vous empêche de
choisir de passer la nuit dans une marina privée ou dans un port de
plaisance. Sachez alors qu'amarrage, branchement électrique,
réapprovisionnement en eau, utilisation des douches et toilettes y sont
généralement payants.
• Prendre le temps de vivre et adopter la lenteur
Votre bateau ne va pas plus rapidement que 6 à
8 km/h, ce qui laisse le temps de rêver, de regarder autour de soi et
de penser. Par ailleurs, il faut parfois attendre aux écluses. Pas
grave, on arrête le bateau, on cuisine, on bouquine, on se fait un
thé, etc.
• Visiter de jolis villages et goûter à des spécialités locales
Même pas besoin de faire un planning, sauf si
vous êtes d'un naturel super-organisé. Il suffit de regarder autour de
soi pour décider ou non de s'arrêter [...] pour visiter des villages,
faire un tour sur les marchés, assister à des apéros concert, etc.
• Resserrer les liens familiaux
Naviguer sur un canal, même si c'est
relativement facile, est un travail d'équipe. Cela permet de resserrer
les liens et de découvrir d'autres aspects de la personnalité des gens
qui nous entourent.
Prêt à enjamber le quai ? Avant de partir,
vérifiez que vous aurez à bord tout le nécessaire pour naviguer et pour
votre séjour de vacances.
Ce qu'il faut emmener à bord
Assurez-vous que vous avez bien dans le bateau
tous les documents administratifs de navigation ainsi que les cartes ou
guides des voies navigables sur lesquelles vous partez. C'est, en
principe, le loueur du bateau qui se charge de les mettre à votre
disposition.
Un house-boat, même s'il comporte plusieurs
cabines, ce n'est pas une maison... L'espace y est compté et on peut
vite se sentir à l'étroit quand des affaires encombrent le passage.
Munissez-vous de préférence de sacs de voyage souples qui peuvent, une
fois vides, être pliés et glissés dans un recoin ; à défaut, videz les
valises avant d'embarquer et laissez-les dans votre voiture. Emportez
des chaussures confortables à semelles claires antidérapantes (baskets)
pour vous déplacer facilement sur le pont du bateau, des gants de
jardinage (ou de ski) pour tenir les amarres lors du passage des écluses
ou au moment de vous mettre à quai, des vêtements adaptés à toutes les
conditions climatiques. Vérifiez ce qui est prévu dans l'inventaire du
bord et, notamment, le linge de cuisine (torchons), de toilette
(serviettes, gants), les draps. Sont-ils fournis ? "
Pensez à prendre une paire de jumelles pour observer la faune et la flore, conseille Emily Deighton, assistante marketing du loueur Leboat, elles peuvent également vous être utiles afin de visualiser la signalisation, notamment à l'approche des écluses.
" Si vous voyagez à la belle saison, pensez à
emporter crème solaire, lunettes, chapeau ou casquette... et prévoyez un
appareil photo pour immortaliser votre voyage ! Si vous envisagez de
pêcher, n'oubliez pas qu'il faut un permis.
Dans la mesure où vous n'aurez, durant votre
périple sur l'eau, que vos jambes ou un vélo comme moyen de locomotion,
mieux vaut prévoir d'embarquer un sac de provisions de base à votre
départ, avec de l'eau en quantité.
Respecter la réglementation
Sur la route, vous respectez le code de la route, sur l'eau vous devez respecter le code de la navigation. "É
vitez de naviguer au milieu du canal, explique Emily Deighton, vous
pouvez, en effet, être amené à croiser d'autres bateaux lors de votre
périple ; et respectez la limitation de vitesse (6 à 8 km/h) sous peine
d'amende.
" Avant de partir, prenez le temps de vous
familiariser avec les panneaux et indications que vous pourrez
éventuellement rencontrer lors de votre périple. S'il y a certaines
analogies avec la signalisation routière, les formes des panneaux sont
différentes (pour éviter toute confusion lorsque les voies navigables
longent les routes). Retrouvez-les sur le site des voies navigables de
France (www.vnf.fr).
Franchir les écluses
Au cours de votre croisière fluviale, vous serez certainement amené à passer des écluses. "
Leur nombre est variable selon la destination que vous choisirez, explique Emily Deighton. A
insi, en Camargue, par exemple, où le paysage est plat, il
n'y en a quasiment pas ! Idéal pour les personnes angoissées à l'idée
de les franchir. En revanche, pour ceux qui trouvent que cela pimente le
trajet, un aller-retour à Castelnaudary, sur le canal du midi, beaucoup
plus vallonné, leur permettra de passer de nombreuses écluses.
" Ces écluses peuvent être manuelles ou automatiques,
mais dans tous les cas, les manoeuvres du bateau sont essentiellement
les mêmes. Lors de votre départ, cela vous aura été expliqué en détail
avec remise d'un fascicule récapitulatif. En cas d'affluence, les
bateaux entrent dans l'écluse selon leur ordre d'arrivée. Sachez
toutefois que les bateaux officiels (service de la navigation, service
incendie ou douanes) ainsi que les bateaux à passagers ou de commerce
ont priorité sur les bateaux de plaisance pour passer les écluses.
À l'approche d'une écluse, manoeuvrez au
ralenti avec précaution et, si les portes ne sont pas ouvertes, restez à
une distance d'au moins 100 mètres en attendant qu'elles s'ouvrent au
cas où il y aurait un bateau sortant (prioritaire). Attention : pour les
écluses manoeuvrées manuellement, il peut y avoir fermeture entre midi
et 14 H. à l'heure du déjeuner. Prenez aussi garde aux jours fériés
durant lesquels les écluses pourraient être fermées. Mais cela vous sera
précisé lors de votre réservation.
1) sauf en Camargue, où c'est totalement interdit.
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Quid des assurances ?
Parfois compris dans le prix de la
location (c'est le cas chez nicols.com, pas chez leboat.fr), vérifiez
l'étendue de la couverture de l'assurance du bateau (elle ne couvre
généralement pas la casse ou le vol des équipements). Attention au
montant de la franchise qui va rester à votre charge en cas de dommages
(sauf souscription d'une assurance complémentaire rachat de franchise).
Le jour du départ, il vous sera demandé une caution, dont le montant
varie selon le modèle du bateau loué (de 1 425 € à 2 600 €, chez
www.leboat.fr). Destinée à couvrir, entre autres, la détérioration du
bateau et de ses équipements, elle vous sera restituée au retour de
votre croisière, s'il n'y a eu aucun problème. Certains loueurs
proposent le choix entre cette caution remboursable et un forfait dégâts
non remboursable (entre 15 € et 42 €/jour