samedi 19 mai 2018

LISE ET ANTOINE ... UNE FENETRE OUVERTE SUR LES ALPAGES..MAIS PAS SANS LES CHEVRES !


    LISE & ANTOINE ! 
                      UNE FENÊTRE OUVERTE SUR LES ALPAGES !
Lise accompagnait le troupeau de la cinquantaine de chèvres, qu’elles soient de race Saanen ou alpine. Les prairies alentour étaient déjà gorgées de ces senteurs, de ce mélange de plantes et de fleurs capables de transcender ce lait tiré à la passion de la traite de tous les instants. Nous sommes aux Combes, au pied de ces coulées millénaires, là où la terre, les alluvions, la nature a déposé sur ces versants, un mélange minéral d’une qualité surprenante. Le terme « Terre ferme » n’est pas tiré du hasard il est résultat d’une constatation géologique.
                            Lise et Antoine ? Antoine et Lise ? Qu’importe !
« Il ne fallait pas laisser mourir, disparaître la tradition ! » Les chèvres de ce troupeau attachant, après un hiver passé à la bergerie, retravaille sa condition physique, son esprit de groupe. En effet bientôt il faudra » emmontagnée », direction les chapieux, là où le temps n’a pas d’horloge.
   La transhumance reste une aventure raisonnée, c’est un espace  de liberté
Alors que Lise fabrique de ses mains, de sa passion et de la recette ancestrale de sa maman Françoise, ces fameux fromages de chèvres que l’on trouve désormais sur le marché du samedi à Bourg Saint Maurice, aux Combes, à la Terre Ferme le mercredi après midi et évidemment bientôt aux chapieux. Antoine, berger, est dans son parc avec le troupeau. Ses yeux observent chacune des chèvres, son regard parcours sommets enneigés du Cormet de Roselend.
                                         Demain sonnera le rassemblement
Antoine communie avec le troupeau. De sa gorge s’extrait ce cri des « r » roulés sous sa glotte. Les oreilles des chèvres s’orientent, cherchent le vent, indiquent le temps. Elles sont capables de donner des signaux..Parfois ce sont elles qui mènent la danse, en fonction du versant, des ombres et des lumières, en altitude...elles savent, elles appréhendent. Le fromage de chèvres, ce fondant dans la gorge est tiré des mains, des doigts de Lise. Elle a donc hérité le temps, l’espace, le toucher, la texture de par sa maman Françoise avec une pensée vers les anciens Pierrot et Emma qui encore voyagent dans ce ciel immaculé qui se reflète  dans la « raja ».
        Lise, Antoine mais aussi Cous, Lassie, Déesse, Moresque, Gitane et Dolly
  Cette compagnie de talents est fusionnelle, un seul être vous manque et rien ne va plus. « Je ne vais jamais les chercher ! Les chiens de berger sont toujours là. Le soir venu, Antoine est le dernier à s’endormir, il a veillé à la sécurité du troupeau, il s’est assuré que les chiens soient bien nourris, il a écouté le repos de Lise, il a presque éteint les lumières sur la voie lactée, il a presque tiré le rideau de la nuit. Pourtant sa peur du loup est là, présente, tenace, tel un veilleur des sommeils, il est aux aguets du moindre bruit, de l’infime mouvement afin que cette famille indéfectible puisse reprendre les forces et rendre les gens heureux. Partir tôt le matin aux chapieux, accompagné par ces sonnettes de tout les concerts et de préparer cette fameuse traite de toutes les saveurs ?
                       Un bonheur simple, un bonheur tout simplement !
Pierre VILLENEUVE