mardi 18 février 2020

UNE JOURNEE EN MONTAGNE & LE PARLER SAVOYARD !



UNE JOURNÉE EN MONTAGNE & LE PARLER SAVOYARD !
« Eh …Mamie...Oh Papi…comment c’était avant ? »
J’ai dormi comme un plot, mais ne suis pourtant pas bien vigousse. Mon genou est empaté, car j’ai borté contre un trô et suis arrivée toute émaloguée, et puis, il fait si bon fègnarder et ringaler au lit » Racontera la mamie.
«  Nos parents se sont abadés tôt pour soigner les bêtes. J’ai entendu qu’ils décottaient la porte d’entrée... ! » Reprendra le papi.
Et mamie de poursuivre «  Ils bérottent et se comparent. Papa va au soli, monte par les passons de l’échelle pour atteindre le sommet de la matte de foin. Il enfate les fourchées dans le dènieu. Ensuite, il pale et sort le fumier avec sa bérote, dont la roue piûle, puis il éterd… ! »  Tu comprends ça ma petite ?
Alors papi reprend la parole «  Après avoir coupé le prin bois pris dans les fassines auxquelles elle a cisaillé les rioutes sur le plot, pour éclaircir le feu, maman s’asseye sur le botacu, amouille les vaches, trait la Coquette et la Cendrée, mais la Lison est agoutte. Ensuite, elle porte le pitin, dans la poulaillére et le distribue aux polailles…Chut..Y en a même une qu’il faut découvasser !!! et aux poussines, donne le manger au pouet (p’tioutes tartifles pitées et mécliées aux relaviures) qui rulait à se faire pèter la corniule.
Le Botiou et la chèvre motte se bouriôdent. Les vaches reçoivent la lèche et l’eau transportée du puits dans un bidollion….
La soirée se terminait autour du cantou, le sommeil l’emportait… »A demain Mamie, à demain Papi...pour une autre soirée ? «
Pierre VILLENEUVE

Texte emprunté au livre d ’Andrée BLANC «  LE PARLER SAVOYARD «