vendredi 31 janvier 2014

LES FOURS A CHAUX EN HAUTE TARENTAISE


Des pierres saillantes servant de marches d’accès


La végétation accomplit son œuvre !

Four à Briques ?

Mur de souténement du haut de la prairie - accès au gueulard !
Martine Grand-Thevenot, devant son four !
LES FOURS A CHAUX EN HAUTE TARENTAISE...
         UN BÂTI  EXCEPTIONNEL, QU IL FAUT SAUVEGARDER...
                 ÉCOUTEZ DONC LES GUEULARDS ET LES EBRAISOIRS !


Les chemins des balcons en Haute-Tarentaise, vous permettent de savourer sans modération, la splendeur de la vallée de l'Isère. Devenir contemplateur est un produit rare, puisqu'il faut donner du temps au temps, sous réserve d'être persuadé qu'il est urgent de ne pas se presser.
Pourtant au détour de ces chemins tracés par la force et la détermination de nos ancêtres, si vous empruntez ce chemin qui part de la Chapelle de la Trinité, ou le chemin reliant Vulmix au Parcher, Fendaye et les Chapelles, votre regard sera attiré par la présence d'ébraisoirs, de Gueulards.
En effet vous serez en présence des fours à chaux destinés, pour la plus grande majorité, à transformer le calcaire en chaux. Ces ouvrages verticaux souvent cylindriques avaient une large paroi intérieure revêtue de briquettes rouge.
"Ces fours étaient construits au plus prés des matériaux prélevés sur le lieu même du four !" précisera Daniel PEZET.
Une fois construit le chaufournier ( ouvrier travaillant à la fabrication de la chaux) avait des techniques de chauffe  différentes " en fonction de la qualité des matériaux utilisés !"
 N'EST IL PAS VENU LE TEMPS DE LA CONSERVATION ET DE LA RESTAURATION DE CES FOURS, PATRIMOINE ENCORE VISIBLE SINON DE LES VOIR S' ÉCROULER PAR L' USURE DU TEMPS ET LES L'ABSENCE DE CERTAINES PIERRES ET PIÈCES MAITRESSES PRÉLEVÉES AU GRÉ DES BESOINS  ?
Tout d'abord, il remplissait le four par le gueulard situé sur le haut, comprenant une grande plateforme afin de déverser les matériaux " Une couche de charbon ou de bois, une couche de pierre de calcaire et ainsi de suite afin que le four soit bien rempli !" L'allumage montait ensuite en puissance entre 800 et 1.000°.  Un certain temps était observé, jusqu'à ce que feu s'éteigne. Ainsi le chaufournier fabriquait soit de la chaux vive, soit de la chaux hydraulique, soit enfin de la chaux aérienne.
"La chaux servait à désinfecter les étables, à crépis les maisons, à "blanchir" les murs des pièces à vivre. " Quand il fallait enterrer un animal mort, il fallait déposer de la chaux sur le cadavre avant de refermer le trou.!" Dans l'agriculture la chaux était utilisée dans le cadre du chaulage agricole pour les sols argileux déficients en éléments calciques!" indiquera Daniel.
Le Chaufournier disposait de certains outils spécifiques au droit de l'ébraisoir à savoir, la partie centrale qui recueillait sur le bas la chaux, alors que les conduits latéraux servaient au tirage dans la cheminée du four.
L'outillage du chaufournier était spécifique tels : le cure-feu ( ringard pour nettoyer la grille du foyer, , l'escoupe ( pelle dont le fer avait une forme triangulaire ),le rolle ( tisonnier),le bouloir servait à racler la chaux à la sortie du four !
"Face à la mémoire du temps et des gens, si les fours à chaux semblaient nombreux au gré des villages et hameaux et construits loin des habitations pour empêcher les incendies, certains fours auraient aussi été consacrés à la fabrication, en Maurienne, du Plâtre couleur rose fait d'un mélange subtil du gypse à l'argile !"
Martine Grand-Thevenot, propriétaire du four situé en bordure du chemin de Vulmix au Parcher se rappelle que ses parents indiquaient que ce four avait pu servir à couler des briques " puisque certaines habitations à Vulmix comportent ce matériau aussi bien au niveau de certaines cloisons que pour les murs extérieurs!" nous dira t elle.
Joseph CANOVA reste sur l'usage de ces fours à produire de la chaux. Il détient d'ailleurs une bien belle encyclopédie d’où sont tirés certains éléments de cet article et sur lequel nous reviendrons.
Pierre VILLENEUVE

( cet article a été possible grâce à Martine GRAND-THEVENOT, Joseph CANOVA et Daniel PEZET. Que par ces lignes ils en soient remerciés!)