samedi 8 mars 2014

LOÏC ? UN BELLE HISTOIRE A MEDITER !


Celle là ? C'est une belle pondeuse , à la bague rouge !

Les cages à lapins de Loïc


Avec Loïc...
du Collège à la terre,
du poulailler au clapier,
de l'insouciance à son attachement au cadre de vie,
Loïc ?
un enfant sur la piste de la raison, déjà de la sagesse !
Un éleveur de bonheur !


La rosée du matin, n'avait pas retenu Loïc à se prélasser entre la couette et le duvet.
Le temps était organisé... après une douche réparatrice, le petit déjeuner avalé, Loïc court déjà au poulailler retrouver ses 24 poules qui caquettent  " mais sans faire de bruit eu égard aux voisins" qui sommeillent encore dans le village.
La porte de "l'estanco" s'ouvre tout en grinçant " c'est celui de mon grand père !" Les poules s'affairent ..Loïc leur parle comme à un enfant, avec sa voix douce, calme ! Chacune se dandine au gré de leur forme..." Vous voyer celles là, oui les 2 à gauche, elles s'engraissent sans pondre ..Elles en profitent..elles sont vieilles..il faudra que je les change !"
Le parc dans le pré, tout à côté de la chapelle du village dédiée à saint Pantaléon, est bien tracé, les poules, après un sprint dans la montée de la ruelle, se ruent sur les herbes, les insectes, sinon grattent à souhait ces graines venues d'ailleurs, quelques unes s'ébrouent, tout en commençant la conversation  !"
" Chaque jour je ramasse environ une douzaine d'œufs que je vends à mes habitués ...mais aujourd'hui vous voyez il n'y en a que deux ! Elles ont dû s'endormir sur le perchoir, au lieu de profiter  de la litière de paille sous l'ancienne mangeoire !"
 Loïc au plus prés de ses poulets et ses lapins : Un passion, un geste participatif
Loïc, avant de partir au Collège Saint-Exupéry, rejoindre la classe de 3éme, faisait ses calculs :" Je dois aller acheter du blé, de l'orge, de l'avoine et du maïs chez Arpin à la zone artisanale des colombiéres, sinon je n'arriverai pas à la fin de la semaine pour nourrir mes 24 poules... et mes lapins et lapines ! Bientôt je vais pouvoir en vendre ! Les lapins vendus ..je les écorche, je les vide...Ils sont tendres et ici tout le monde se régale ...mais je ne peux pas faire trop de publicité" 
Vite, vite, la cloche a sonné au clocher d'Hauteville-Gondon, Loïc détale et se retrouve "côté Collège !" Ses pensées se sont envolées dans le pré, dans le village, chacun jette un œil sur la passion de Loïc, même s'il est en retard ou s'absente, les voisins sont là,  mais aussi et surtout ses parents Didier et Marie laure, parfois sa petite sœur Betty !
A la nuit tombée, Loïc retrouvera son élevage, comptera ses sous, envisagera d'acheter 6 poulets au marché du samedi à Bourg saint Maurice, quitte à les marchander, il veillera à la dernière portée de lapins.
"Vous savez les poules, je les connais, pas question de me tromper, chacune est baguée chaque année..elles doivent pondre, sinon...c'est la poule au pot qui les attend ! Entre la vente des douzaines d'œufs, des lapins, Loïc note sur son carnet "la productivité!"
Chez lui pas de jeux vidéo, pas de télé, " quand je vois mes copains, je leur dis que c'est du temps perdu et puis il n'apprennent rien !" moi je suis fier et heureux de mener mon élevage et de participer à la vie de tous les jours dans le village. !"
                      Ne jamais mettre les œufs dans le même panier
Le bouche à oreille fonctionne bien au Grand Gondon et plus loin même " ça marche mieux que le téléphone !" . Pour avoir des œufs ou un lapin " il faut se lever de bonne heure !"
Ce soir Loïc ira à l'entrainement du club de basket ball encore cette année, mais bientôt il faudra tondre, tailler les arbres, nettoyer les mauvaises herbes." J'apprends tous les jours, écoute les conseils, j'ai envie de passer mon bac professionnel paysagiste et compte, dés la rentrée prochaine, être admis soit au lycée de St Ismier en Isère ou à celui de Contamines sur Arves en Haute-Savoie...J'ai besoin de vivre dehors, de travailler dehors, de m'occuper des arbres fruitiers, de tenir des espaces verts d'être au plus prés de l'environnement."
Le temps de se frotter les yeux, le temps de se changer, avant de faire ses devoirs, Loïc était déjà dans le pré à consoler ses poulets, à courir dans l'estanco et d'aller dire quelques mots à ses lapins. Les grains, pour passer la nuit, étaient répartis parcimonieusement, les poulets allaient faire dormir leurs yeux, tout en rabattant leur caquet !Un dernier regard supposait que le renard n'avait aucun droit de passage, Loïc pouvait être fier de cette nouvelle et pleine journée..
De par sa passion il venait de s'accomplir et d'accomplir un bien beau geste participatif à la vie de toute une famille, de tout un village, car ici le travail est bien la nourriture que l'on consomme sans modération, "de la rosée du matin au coucher flamboyant du soleil"...
Et c'est bon pour le moral!
Pierre VILLENEUVE