mercredi 3 février 2016

EVOCATION D UN SAPEUR POMPIER DES ANNEES 50 : Ernest DESOPPIS " !




Ernest DESOPPIS ?
L’HOMME QUI PARLAIT A L’OREILLE
                                     DE SON CASQUE DE POMPIER !

Ernest DESOPPIS et Maxime ARNAUD
Ernest, haut de ses 15 ans, avait poussé la porte du garage AYET. Aristide, le père de Gaby, avait repéré Ernest DESOPPIS. Volontaire, élégant, calculateur, «  Ernest était digne quand il avait ses mains dans le cambouis ! » nous dévoilera Gaby, fils d’Aristide,, admiratif face à cet artiste de la mécanique. «  Ernest avait une approche bien à lui, bien intime à l’heure de lever le capot. Il préférait réparer ces voitures de série que les clinquantes destinées aux courses ! »
Ernest, malgré le graisse, les salissures normales, prenait soins de sa tenue et de ses outils «  ses mains étaient une véritable caisse à outils » . Les clients étaient comme fiers de voir Ernest réparer leur automobile ! Il était capable dans le silence de la mécanique, au plus prés des métaux, et de fabriquer une pièce à l’aune de l’atelier. L’établi était sa passion, la matière obéissait à son talent ! »
                            Ernest ? Avant tout un homme de savoir, de devoir
Ainsi Ernest va développer son don de la mécanique auto auprès d’autres garages tels : Anselmo, Rey  à Bourg saint Maurice, mais aussi chez Blanc à Séez.
La guerre éclate, Ernest troque son bleu de travail «  à bretelles » et s’engage dans la résistance. Sa citation à l’Ordre du régiment, auréolée de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze lui vaudra cette mention  méritant le respect «  A donné un magnifique exemple de sa bravoure le 25 aout 1944 au Chatelard, en pénétrant le premier dans le dispositif ennemi sous un feu violent d’armes automatiques désorganisant ainsi la résistance adverse par un tir individuel ! » - no comment ! –
Signé : Le Gouvernement Militaire de LYON et de la 8° RÉGION –
                                                      Ernest DESOPPIS ?
             UN SAPEUR POMPIER, BÉNÉVOLE, JUSQU’AU BOUT DE SA VIE !

En 1950, bénévolement, avec cet esprit d’aller sauver, aider l’autre, Ernest servira, 15 ans durant le Centre de Secours de Bourg saint Maurice. Son casque, sa veste de cuir, ses bottes, sa clé tricoises… tout était au fond du couloir..Prêt à partir…Nous avouera Lucia !
Combien de feux de cheminées éteints, de Bourg saint Maurice à la Rosière ? Combien d’interventions aux côtés du Capitaine BERTHOUD, chef de Centre à l’époque ?
« Son engagement fut, à la base, de celui de Maxime Arnaud » peut-on lire dans ses mémoires. Dans son rôle de mécanicien  Ernest va ainsi s’occuper de l’entretien des véhicules de la caserne, situé à l’époque en face le centre Jean Moulin, tel le fourgon pompe tonne, le Dodge qui tractait la célèbre motopompe Guinard !
L’oreille d’Ernest était déterminante «  il fallait que ça tourne rond ! » pas question de tomber en  panne à l’heure des incendies des bâtiments sur Bourg et les Arcs, sans compter ces feux de chaumes et de forêts qui épuisaient à souhait ces combattants du feu !
                        Ernest DESOPPIS ? Une présence ! NE LES OUBLIONS PAS !
Ces 15 années «  de bons et loyaux services » sont une référence :
Sa présence dans les Congrès Départementaux «  de Saint Pierre d’Albigny à Bourg Saint Maurice en 1962, était apprécié tant ses conseils étaient toujours judicieux.. Son dévouement et sa disponibilité faisaient partie de l’homme, sous le commandement du capitaine BERTHOUD, puis sous le Lieutenant DAMOLIIDA Albert et du sous lieutenant FERRIS Gilbert qui précédèrent l’Adjudant Camille CHANOZ, succédant lui aussi au sous-lieutenant Aristide GAYMARD.
A l’heure d’écrire le Grand Livre des Corps des Sapeurs Pompiers, n’oublions pas ces courageux soldats du feu qui ont donné et parfois payé de leur vie en Haute-Tarentaise afin que la sécurité reste maître du jeu, parfois avec des moyens dérisoires, mais ô combien sincères !
Ne les laissons pas dans l’anonymat !
Ernest DESOPPIS s’est éteint un certain 11 Décembre 1997…
Un signe du destin ?
Pierre VILLENEUVE


- ci dessous - LE GARAGE d'Aristide AYET -