mardi 7 juin 2016

AVEC ARLETTE...CA BALANCE PAS MAL...DU PINCEAU !

AVEC ARLETTE…CA BALANCE PAS MAL …DU PINCEAU !

L’atelier d’Arlette ? C’est comme un nichoir suspendu au milieu de la nature. Les branches viennent frotter leurs feuilles au gré du vent sur les petits carreaux, le cerisier en rougit de jalousie à tous les matins, le bristol patiente, accroché sur le tréteau, les peintures sont dans leurs godets à l’état brut, le pinceau a ses poils de sanglier bien lissés, prêt à plonger dans le vase à eau, tout de gré vêtu ! Le temps de se faire la main et de diluer, sinon de décliner les couleurs transcendées, Arlette devient maitre du tableau.
Dans le poignée d’Arlette il y a la dextérité héritée des moulins à eau qui permettait le tissage de la laine de la filature Arpin, puisque Arlette est née à la source de la Fabrique. Les couleurs ? Elles sont comme puisées  dans les teintes colorisées des maitres lainiers.
                         DE LA FILATURE ARPIN AUX TEINTES D’ANTAN !

Dans cette paix tranquille, dans cet espace reposant qu’est son atelier Arlette communie soudain avec les couleurs à l’état brut. Elle va de son œil, tel un rayon laser, pénétrer dans ces tons d’ 

aquarelles qu’elle fait chanter sur la toile. Ici tout s’étale, se confond, s’épouse, se sépare, se mélange sous l’autorité du pinceau et du goût absolu d’Arlette. «  Ici est mon échappatoire ! La nature morte devient vie, puisque c’est d’un coup de cœur qui me prend à la gorge...Alors je dois tout lâcher et laisser mon imagination, ma vision des images happées au gré d’un regard, d’un clin d’œil, d’un chalet, d’un village ! »
                                LE SILENCE ET MA SIGNATURE
Arlette venait de nous quitter, ses esprits volaient autour de fenêtres à petits carreaux. Dans les contours précis, précieux, avec le bout du pinceau elle affirmait le trait. Les couleurs étaient tirées de son humeur. Soudain elle avait besoin d’espace, de s’élever comme une constellation, tout en s’amusant avec les signes du zodiaque..Arlette devenait assurément tendance, le reflet de ses yeux brillants profonds, devenaient insondables, lire sur le bristol était accéder à son talent. Le carton de ses toiles venait de s’ouvrir comme un livre   presque un carnet intime. Arlette revenait sur terre, reprenait son chemin de vie, les signes de sa main autorisaient le pinceau à un arrêt sur image, la pulsion de la toile devait cesser. Il fallait passer à autre chose, c’était le temps des cerises !

Pierre VILLENEUVE