Maman, j’irai fleurir et pleurer sur ta tombe.
En ce jour de la fête des mères, ô combien de matins ai je poussé la porte grinçante de ce cimetière ? Souvent le matin à l’heure de la rosée, de l’angélus, des premiers coquelicots ouvrant leur corset comme tu ouvrais ton cœur avant que ne se lève le jour.
Les images deviendront donc floues, comme mouillées par cette proximité alors que de mes yeux de mes mains, de mon cœur j’effleurerai le marbre. Ce matin là je mènerai mes frères et me sœurs certes mais aussi le père dont les plissures de son front nous rappelleront les écritures de notre belle famille inscrite quelque part du Roignaix, à Belleface, du clapet au Mont Pourri.
Ils seront bien là tous ces petits enfants que tu as tenus sur tes genoux, mais aussi ceux qui n’ont pas eu ce bonheur de se reposer dans tes bras. « Maman en ce 28 mai, je voulais te faire un aveu :à chaque jour je t’aime un peu plus ! »
Les fleurs de Lys sont les tiennes dans mon jardin
Les frêles pensées aux couleurs mauves, bordeaux, jaunes et blanches, face au foehn de ce sacré vent du St Bernard, plantées ce matin, n’a aucune prise sur cet instant. Mes mains, mes doigts et celles des « petits » caressent toujours et encore ces cheveux qui souvent calmaient nos angoisses. Où est-elle donc ta main maman ? Où est-il ton regard paisible ? Où est-il ce cœur généreux rempli de mille étoiles ? Où sont-elles ces rides que l’on parcourait de notre amour ? Maman !! Maman !! Ce mot magique n’a pas quitté nos bouches ni nos pensées. Nous sommes venus te souhaiter une bonne fête maman, maman éternelle que rien ni jamais ne remplacera pour nous avoir donné la vie.
Pierre VILLENEUVE
